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Lundi 11 Août
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CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE CHEIKH AHMADOU BAMBA A LA PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À PARIS : L’événement provoque une vive controverse alors que l’extrême-droite instrumentalise la laïcité



CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE CHEIKH AHMADOU BAMBA A LA PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À PARIS : L’événement provoque une vive controverse alors que l’extrême-droite instrumentalise la laïcité

 
 
 
La commémoration de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké a rassemblé des milliers de fidèles le 19 juillet 2025 à la place de la République, au cœur de Paris. Soutenu par l’Unesco et autorisé par les autorités parisiennes, cet événement religieux et culturel a mis en avant un message de paix, de tolérance et d’héritage spirituel. Mais, dans un contexte français où la laïcité est érigée en pilier sacré et très souvent instrumentalisé par des figures politiques et médiatiques, cette manifestation n’a pas manqué de susciter des réactions hostiles, notamment dans les rangs de la droite et de l’extrême-droite, qui dénoncent une «mosquée à ciel ouvert» en pleine capitale. Au-delà des polémiques, l’événement interroge la capacité de la République française à accueillir la diversité dans l’espace public, sans céder à la tentation de l’exclusion.
 
 
 
Le 19 juillet 2025, la place de la République, l’un des symboles les plus puissants de la République française, a vibré au rythme des prières soufies et des vers mystiques de Cheikh Ahmadou Bamba. À l’ombre de la statue de Marianne, des milliers de disciples mourides se sont réunis pour célébrer le fondateur du Mouridisme.
La Journée Cheikh Ahmadou Bamba, organisée chaque année dans plusieurs villes du monde par les Mourides, a connu cette année une ampleur inédite à Paris. Intégrée à un programme de trois jours incluant une conférence à l’Unesco et une exposition à la Grande Mosquée de Paris, elle a été placée sous le sceau de la paix, du dialogue interreligieux et de la promotion du soufisme africain.
Mais cette démonstration de spiritualité dans l’espace public n’a pas été du goût de tout le monde. Si les fidèles ont vu dans cette journée un hommage vibrant à la non-violence et au travail prôné par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, certains acteurs politiques français, principalement issus de la droite et de l’extrême-droite, ont crié à la trahison des principes laïques. Pour eux, la République aurait été instrumentalisée, sa place publique transformée en lieu de culte musulman, et la laïcité violée.
 
 
Un événement entre ferveur mystique et diplomatie culturelle
 
 
 
Dès les premières heures du matin, des cars affrétés depuis la banlieue parisienne, la province et même la Belgique ou l’Italie ont déversé un flot de pèlerins vêtus de blancs. À la place de la République, des tapis ont été déroulés, des chapiteaux dressés, des baffles installés. Sur les stands, des livres, des affiches de Touba, des khassaïdes calligraphiés et le magazine «Au cœur de la ville sainte de Touba» étaient proposés au public.
Le programme s’est ouvert par des lectures poétiques et des chants religieux, puis une prière collective inspirée des deux rakkas historiques que Cheikh Ahmadou Bamba avait accomplies face à l’autorité coloniale en 1895 à Saint-Louis. Des discours de leaders mourides, en wolof, arabe et français, ont ponctué la journée. Ils ont insisté sur les valeurs de non-violence, de discipline, de pardon et de travail.
L’événement a également été l’occasion de rappeler la contribution des Mourides à l’économie sénégalaise et au dialogue interculturel. En effet, la diaspora mouride, particulièrement influente en France, a su tisser des liens solides entre foi, entrepreneuriat et engagement social.
La participation du Khalife général des Mourides à distance, via un message officiel, et le soutien manifeste de l’Unesco à la conférence des 17 et 18 juillet ont donné une dimension internationale à la célébration. L’Unesco, par la voix de l’un de ses représentants, a déclaré : «l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba, c’est une pédagogie de la paix qui mérite d’être partagée avec l’humanité.»
 
 
 
Tempête politique et accusations d’atteinte à la laïcité
 
 
 
Mais ce tableau harmonieux a été rapidement terni par une série de critiques virulentes émanant des rangs les plus conservateurs de la politique française. Dès l’après-midi du 19 juillet, des figures connues de l’extrême-droite ont saisi l’occasion pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une nouvelle preuve de l’«islamisation rampante» de l’espace public.
C’est le cas du militant d’extrême droite et candidat aux dernières élections européennes sur la liste Reconquête, Damien Lefèvre. Plus connu sous le pseudo Damien Rieu, ce militant identitaire «connu pour sa haine des musulmans et des étrangers», a lancé sur X : «Paris : la place de la République transformée en mosquée, en direct», une vidéo de la manifestation à l’appui. Le message, visionné plus d’un million de fois, a été repris par d’autres comptes influents de la mouvance nationaliste. Jean Messiha, ancien cadre du Rassemblement national (RN), a ironisé : «si cela vous choque, c’est que vous êtes islamophobe», avant de préciser qu’un tel événement n’avait, selon lui, «pas sa place chez nous».
L’ancien député européen et ancien soutien de Marine Le Pen et de Éric Zemmour, Gilbert Collard, s’est interrogé publiquement sur la pertinence de continuer à appeler cet endroit «place de la République». De son côté, le patron du parti d’extrême-droite «Reconquête» Éric Zemmour, dans une intervention sur CNews, a parlé d’«affront à la République», affirmant que «la neutralité de l’espace public est un fondement non négociable».
Guillaume Bigot, député du Rassemblement national, a également exprimé sa colère : «on interdit les crèches en mairie au nom de la laïcité, mais on tolère des prières de rue place de la République ? Laïcité à deux vitesses.» Une formulation largement relayée sur les réseaux sociaux.
 
 
Même des Musulmans s’en mêlent
 
 
Même certaines voix musulmanes conservatrices, à l’instar du Cheikh Mahammad Mehdizade, ont critiqué ce que ce dernier appelle des «prières-spectacles» dans un espace symbolique. Il suggère que les lieux de culte, nombreux à Paris, auraient été plus adaptés à ce type de rassemblement. «[…] La prière, dans notre religion, est un acte sacré. Elle est l’un des piliers de l’islam, un moment de soumission volontaire, de purification du cœur, de connexion intime avec Dieu. Mais lorsque cet acte profond est utilisé dans un espace public de manière non encadrée, sans autorisation, et sans raison justifiée, cela n’a plus rien à voir avec la spiritualité sincère. Ce n’est plus de la foi, c’est de l’instrumentalisation. Ce n’est plus un acte d’adoration, c’est une mise en scène — parfois même une provocation.[…]», a tweeté le Directeur européen du Conseil mondial des imams.
 
 
L’espace public, théâtre d’un affrontement idéologique
 
 
 
Ces critiques soulèvent une question récurrente en France : que faire de la religion dans l’espace public ? La loi de 1905 garantit la liberté de culte, mais impose aussi une stricte neutralité de l’État. Or, la place de la République n’est pas une mairie ni un établissement public, mais une agora populaire régulièrement utilisée pour des événements politiques, syndicaux, artistiques… voire religieux.
En 2020 déjà, des milliers de catholiques avaient prié dans l’espace public pour protester contre la fermeture des lieux de culte durant le confinement. En décembre, des crèches géantes sont régulièrement installées dans les villes du sud. Et en juin 2023, une manifestation évangélique avait été autorisée à Marseille, avec des chants de louange amplifiés par des haut-parleurs.
Pourquoi alors cette sévérité particulière envers les musulmans, et spécifiquement envers les Mourides, qui prônent un islam soufi pacifique et apolitique ? Pour les défenseurs de l’événement, cette indignation sélective s’inscrit dans une islamophobie latente et une volonté de marginaliser les expressions religieuses venues d’Afrique.
Face aux attaques, les Sénégalais ont réagi avec fermeté mais sérénité. Sur X, plusieurs comptes liés à la communauté mouride ont rappelé que l’événement avait été dûment autorisé par la préfecture et qu’il se tenait chaque année à Paris sans incident.
Talla Cissé a ainsi écrit : «ce n’est pas une prière. C’est un rassemblement en marge de la conférence internationale sur l’apport de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké à la paix et l’éducation des femmes.» Aymina29, ironique, a posté : «et ils font les choqués chaque année alors que les gens ont une autorisation…»
 
 
 
La laïcité comme étendard ou comme mur ?
 
 
 
Au fond, le débat déclenché par la Journée Cheikh Ahmadou Bamba 2025 révèle une fracture profonde dans la société française. D’un côté, une partie de la population, souvent issue de l’immigration, cherche à exister dans l’espace public sans renier ses racines spirituelles. De l’autre, une partie de l’opinion, nourrie par une vision défensive de l’identité nationale, perçoit toute expression religieuse visible comme une menace.
La République peut-elle encore être ce creuset accueillant la diversité, ou glisse-t-elle vers un modèle d’uniformité culturelle au nom de la laïcité ? La question reste ouverte. Mais ce 19 juillet, place de la République, entre les khassaïdes récités, les mains jointes vers le ciel, les regards tournés vers le souvenir de Touba, une autre France a existé. Une France soufie, pacifique, invisible aux yeux de ceux qui n’en retiennent que les tapis de prière.
 
 
 
Entre héritage spirituel et crispation identitaire
 
 
 
La Journée Cheikh Ahmadou Bamba à Paris, par sa portée culturelle, spirituelle et diplomatique, a démontré que l’islam, loin des caricatures, peut aussi être un vecteur de paix et de dialogue. Mais elle a aussi révélé les lignes de fracture qui divisent la France autour de la question religieuse dans l’espace public.
Face à la montée des crispations identitaires, l’enjeu pour la République n’est pas seulement de faire respecter la laïcité, mais de garantir l’équité dans son application. Car si prier en public devient une offense, c’est la liberté même de croire et de célébrer qui vacille. Et si l’espace public devient un lieu d’exclusion, alors il cesse d’être républicain.
La commémoration de Bamba, en 2025, aura eu au moins le mérite de poser cette question essentielle : la France est-elle prête à reconnaître, sans crainte ni complaisance, toutes les facettes de son pluralisme ?
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
(Correspondant permanent en France)
 
 

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