Le bilan de l’an 1 du président Diomaye Faye est loin d’être reluisant, selon les femmes du Front de défense de la démocratie et de la République (Fdr). En conférence de presse hier au siège de l’Apr, Fatou Thiam et Cie brandissent intimidations, emprisonnements, décisions judiciaires autoritaires en déphasage avec les droits de l’homme.
C’est Fatou Thiam qui a porté la voix des femmes du Front de défense de la démocratie et de la République (Fdr), hier, au siège de l’Apr. En conférence de presse, en prélude du rassemblement prévu le 2 avril prochain, le mouvement a condamné fermement les arrestations arbitraires. «L’arrivée au pouvoir de ces opportunistes a secoué tous nos acquis politiques, économiques et autres. Le Sénégal est en train de sombrer. Au lieu de travailler pour trouver des solutions, ils ont mis en bandoulière le mensonge, la manipulation et la désinformation. Ils se versent dans la forfaiture. Le mouvement s’offusque contre cette démarche maladroite et ne ménagera aucun effort pour faire face», promet-elle. Un appel à la résistance que ces femmes comptent mettre à exécution dans leur lutte politique.
«Nous ferons face…»
La responsable des femmes du Fdr ajoute : «le peuple souffre. S’ils n’ont rien à se reprocher, ils n’ont qu’à abroger purement et simplement la loi d’amnistie pour permettre à la justice de situer les responsabilités. Nous n’accepterons jamais ce scénario de la justice qui se dessine et nous ferons face», lance-t-elle. Par ailleurs, les femmes du Fdr dénoncent les nombreuses interdictions de sortie du territoire sans base légale qui se sont multipliées à une vitesse vertigineuse ces dernier temps. «Nous avons constaté que depuis l’arrivée au pouvoir de ces incompétents, les licenciements abusifs se multiplient. Oui à la reddition des comptes, mais elle doit répondre aux normes et principes de bonne gouvernance», lâchent Fatou Thiam et Cie.
Néné Fatoumata Tall : «sur 702 nominations. Il n’y a que 103 femmes»
Prenant la parole à son tour, Néné Fatoumata Tall a fait le bilan de l’an 1 du régime de Diomaye. «Ils ont un bilan négatif dans la promotion de la femme. Quatre femmes dans le gouvernement et aucune dans les institutions. Dans le ministère de la famille qu’ils ont créé, ils ont confiné la femme dans la reproduction. Du 2 avril 2024 à nos jours, ils ont fait 702 nominations. Il n’y a que 103 femmes. Par manque d’empathie, ils ont supprimé la dotation des bourses de famille destinées à 300.000 ménages», a dénoncé.
Les emprisonnements massifs ont aussi été dénoncés. «Personne n’est contre la reddition des comptes, mais on n’acceptera pas le règlement de comptes. Farba Ngom et Lat Diop ont été injustement mis en prison, ainsi que Samuel Sarr, Tahirou Sarr, Khadim Bâ, Ardo Gning et tant d’autres qui subissent des intimidations et menaces de toutes parts. Tout est à l’arrêt. Nous ferons du gatsa-gatsa idéologique, mais pas comme eux en procédant par des casses», promet Néné Fatoumata Tall. Qui prévient : «celui qui n’intervient pas est complice. C’est pourquoi nous interpellons la société civile, les mouvements citoyens. Le bilan de Pastef se résume par : l’incarcération d’opposants et d’activistes, zéro réalisation ni investissements».
Baye Modou SARR












