Le regard pétillant, mais toujours avec le sourire, le sélectionneur national qui fut le capitaine de la Génération 2002 est impatient de démarrer la Coupe du monde. En conférence de presse d’avant match, Aliou Cissé a avant tout rendu un hommage à Bruno Metsu, puis décliné son ambition qui est de battre la Pologne pour bien démarrer.
«Mes pensées vont à Metsu»
Dès l’entame de ses propos, Aliou Cissé, interpelé sur son retour à la Coupe du monde après la génération 2002, a rendu un grand hommage à feu Bruno Metsu. «Il y a 16 ans, j'étais en face de vous avec feu Bruno Metsu, en tant que capitaine de l'équipe nationale. Mes pensées vont à Bruno qui a fait énormément pour notre foot, qui a qualifié pour la première fois l'équipe nationale à une Coupe du monde. Je la mène pour la deuxième fois. Je sais que de là où il est, il nous regarde. Son énergie nous portera», a confié, ému, le sélectionneur national du Sénégal. Pour la rencontre de mardi contre la Pologne, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain ne vise que la gagne. «Bien débuter, c'est important, mais pas capital. Le Sénégal fait partie des meilleures équipes africaines. On a de la détermination et on n'a pas de complexes. Nous n'avons pas de pression, on a cravaché très dur pour être là», explique Cissé.
Pas de plan anti-Robert Lewandoski
Cela est d’autant plus vrai pour lui qu’il confie qu’il n’a pas un plan anti-Robert Lewandoski. «Dans notre pays, on parle plus souvent de cas individuel que du cas collectif. Lewandowski est un attaquant de classe mondiale. Tout le monde le connait, mais c’est le collectif qui gagne les matchs. La Pologne, au-delà de Lewandoski, a des joueurs capables de gagner des matchs. Pour être honnête, on n’a pas un plan précis contre Lewandowski. Ce que nous mettrons en place sera basé sur le collectif, pour pouvoir contrer cette équipe», souligne-t-il avant de préciser aussi que l’absence du défenseur central Kamil Glik ne sera pas un problème pour la Pologne qui regorge de joueurs de talent. «Le perdre est une perte pour la Pologne, mais j’ai vu cette équipe jouer sans lui. C’est cohérent et c’est costaud. Son absence ne sera pas importante. Ils sont prêts», assure Aliou Cissé. Alors que les trois représentants du continent sont déjà passés à côté, le patron des Lions assure que ce n’est pas une pression pour lui. «Je ne me sens pas sous pression. Nous avons beaucoup de choses à montrer», dit-il.
«Sadio Mané est unique, imprévisible, mais nous devons l’aider»
A la question de savoir si le jeu du Sénégal sera construit autour de Sadio Mané, il répond par la négative. «Nous devons l’aider», dit-il. Le coach des Lions de poursuivre : «Sadio Mané est un joueur unique. Il n’a rien à voir avec ce qu’on a connu dans l’histoire du football sénégalais. Nous avons eu de très grands joueurs au Sénégal, mais Sadio est unique. Il a son style propre à lui. Il peut nous apporter énormément. Mais l’équipe nationale du Sénégal ne s’est pas constituée seulement autour de Sadio Mané. Il y a ses partenaires qui sont à côté de lui pour l’épauler». Pour Aliou Cissé, l’enfant de Bambali, auteur d’une grosse saison avec Liverpool, fait partie des meilleurs du monde. Aujourd’hui, poursuit Cissé, il doit être dans les papiers des plus grands clubs européens. «C’est un attaquant fantastique. Il a quelque chose d’unique en lui, il est imprévisible. Il n’existe aucun plan pour le tenir ou un joueur qui peut le maintenir. Il peut à tout moment faire la différence sur un dribble, ou une passe ou une percussion», lance-t-il.
«Kara Mbodji est apte, mais…»
Concernant le forfait de Saliou Ciss, Aliou Cissé regrette mais il indique avoir confiance en Adama Mbengue qui connait la maison pour avoir joué les grands rôles lors des éliminatoires du Mondial 2018. Au sujet de Kara Mbodji, qui a repris la compétition après cinq mois d’arrêt, Aliou Cissé s’est montré rassurant. «Il est apte à jouer. Il fait partie des 23, donc, il est susceptible de jouer. C’est un garçon important. Il a travaillé très dur pour être là. Il est disponible. Il peut commencer comme il peut rester sur le banc. Notre groupe est homogène. Tout le monde est capable de jouer comme d’être sur le banc», lance Cissé qui croit dur comme fer qu’un jour un pays africain va remporter la Coupe. «La marge s’est réduite. A l’image du Sénégal en 2002, du Cameroun, du Nigeria, nous avons montré que nous sommes capables d’exister, de réaliser un parcours. Il faut franchir ce cap pour gagner, pour arriver à gagner, comme le fait le Brésil ou l’Allemagne», déclare Cissé. Travailler avec Cissé est-ce chose facile ? Il répond : «Travailler sous les ordres d’Aliou Cissé, il faut le demander aux joueurs. Depuis trois ans, nous y sommes. Cela n’a pas été souvent facile, mais les résultats sont là. On compare toujours les générations, mais ce n’est pas pareil : mentalité, comportement, talent».
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