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ZIGUINCHOR RAVAGÉE PAR UNE TORNADE SANS PRÉCÉDENT : La population sous le choc face à l’ampleur des destructions réclament le Pm, ancien maire de la ville




 
 
 
Dans la nuit de mercredi à jeudi, Ziguinchor et plusieurs localités environnantes ont été frappées par une tornade d’une violence inédite. Entre toitures arrachées, infrastructures détruites et coupures d’électricité massives, la population, abasourdie, se sent abandonnée et redoute de tout perdre.
 
Ziguinchor s’est réveillée dans un décor jamais constaté par sa population. Des rafales d’une intensité rarement observée ont balayé la ville et ses alentours, semant le chaos et la désolation. Dans les rues jonchées de tôles et de débris, les habitants peinent encore à réaliser l’ampleur du drame qui s’est joué au cœur de la nuit. « On n’a jamais vu ça ici. C’était comme si tout allait s’effondrer sur nous », souffle, encore tremblant, Mamadou Diatta, commerçant à Boucotte.
 
 
 
Des scènes surréalistes dans toute la ville
 
Le bilan matériel est considérable. Dans plusieurs quartiers, des toits entiers de maisons ont été arrachés et projetés à plusieurs mètres, comme de simples feuilles emportées par une bourrasque. L’épisode le plus spectaculaire s’est produit à Santhiaba, la toiture d’un immeuble de quatre étages a été soulevée par la violence des vents avant de s’écraser sur la Maison de la Paix, un complexe associatif de référence dans la région.
Sous le poids de l’énorme structure métallique, des pans entiers de murs se sont effondrés, écrasant plusieurs véhicules stationnés sur le site. « Nous avons trouvé notre siège méconnaissable au petit matin, enseveli sous la masse déformée du toit », raconte Henry Ndéky, coordonnateur de la Maison de la Paix. L’organisation, qui œuvre depuis des années à l’accompagnement des initiatives citoyennes et sociales, voit ainsi son espace de travail et d’accueil totalement compromis. « La toiture s’est effondrée sur une bonne partie du bâtiment, ce qui met en péril nos activités et la sécurité des usagers », alerte M. Ndéky, qui lance un appel pressant aux autorités et aux partenaires pour une réhabilitation rapide. « La Maison de la Paix est un lieu de rencontre et de dialogue essentiel à notre communauté. Sans soutien urgent, nous risquons de devoir suspendre nos missions. »
 
 
Des infrastructures vitales paralysées
 
Partout ailleurs dans la ville, les dégâts sont tout aussi impressionnants. De grands axes routiers sont coupés par des troncs d’arbres déracinés et des branches projetées au sol, compliquant l’accès au centre-ville et aux services d’urgence. Les automobilistes, contraints à des détours interminables, racontent leur angoisse face aux câbles électriques sectionnés qui jonchent la chaussée.
La Senelec, déjà en difficulté dans la région, a vu plusieurs de ses installations gravement endommagées. Des poteaux pliés, des transformateurs à terre et des câbles immergés dans les eaux stagnantes créent un risque permanent d’électrocution. La police a dû établir des périmètres de sécurité pour interdire l’accès à certaines zones jugées trop dangereuses. Dans de nombreux quartiers, l’électricité est coupée depuis des heures, plongeant des milliers de foyers dans l’obscurité et la détresse. « Nous vivons dans l’angoisse, sans lumière et sans eau potable, avec nos enfants », témoignent des habitants devant la presse. « Tout est détruit autour de nous ici à Lyndiane. On ne sait même pas par où commencer »
 
 
 
Une région entière durement frappée
 
La catastrophe dépasse largement les limites de Ziguinchor. À Kafountine, le marché local et plusieurs établissements scolaires ont subi la furie des vents. Des centaines de commerçants ont vu leurs stands balayés, leurs marchandises détruites ou emportées. Les bâtiments scolaires, déjà fragiles, présentent désormais des fissures inquiétantes et des toitures béantes, compromettant la rentrée des classes.
Les premières évaluations de l’ampleur des destructions restent imprécises. Les services municipaux peinent à dresser un inventaire fiable des habitations privées de toiture, tant les signalements affluent de tous côtés. « Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens dont nous disposons, mais la situation dépasse de loin nos capacités », admet un responsable de la mairie de Ziguinchor sous couvert d’anonymat.
 
 
 
Des habitants désespérés en appellent à l’État
 
Dans les quartiers sinistrés, la colère et le désarroi montent, lit-on dans les commentaires postés sur les réseaux sociaux. Beaucoup réclament une intervention rapide de l’État et la mobilisation d’équipes spécialisées pour dégager les voies, rétablir l’électricité et sécuriser les lieux. « On ne peut pas rester seuls face à un désastre pareil », protestent en chœur, des commerçants interrogés par la presse. Les habitants réclament le déplacement du Premier ministre, ancien maire de Ziguinchor, convaincus qu’il saura mesurer l’urgence et les besoins immédiats. « Il connaît cette ville mieux que quiconque. Il doit venir constater de ses propres yeux ce que nous vivons », insistent les Ziguinchorois.
 
 
 
L’urgence d’un plan d’action
 
Malgré les efforts déployés par les autorités municipales pour dégager les voies et sécuriser les espaces publics, les moyens apparaissent bien dérisoires face à l’ampleur des destructions. Les associations locales, elles aussi sinistrées, tentent de s’organiser pour apporter un premier soutien aux familles les plus touchées, mais leurs ressources sont limitées.
À la Maison de la Paix, Henry Ndéky craint que la situation ne s’aggrave encore si rien n’est fait rapidement. « Ce n’est pas seulement un bâtiment qu’il faut sauver. C’est un symbole de cohésion sociale et d’espoir pour toute la région. Nous avons besoin d’une intervention urgente et coordonnée pour que la vie reprenne ici », plaide-t-il.
Les prochains jours seront déterminants pour Ziguinchor et ses environs. Entre les foyers plongés dans le noir, les routes impraticables et les infrastructures vitales endommagées, l’urgence humanitaire n’est plus à démontrer. La population, déjà fragilisée par des années de difficultés économiques et sociales, redoute aujourd’hui de tout perdre.
Baye Modou SARR
 
 
 
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