La police de Jaxaay a mis hors d’état de nuire le nommé B. Bayo, alias Oustaz Bayo. Ce dernier est accusé d’avoir violé à tour de rôle plusieurs filles mineures (âgées entre 12 ans et 14 ans). Qui étaient aussi pensionnaires de l’internat islamique du sieur Bayo, qui se dit également marabout et prêcheur.
Ce fut la fin du mythe d’un redoutable maître coranique du nom de B. Bayo. Qui se retranchait derrière le paravent de son statut d’Oustaz pour s’envoyer en l’air en toute discrétion avec les filles mineures et pensionnaires de son internat islamique. Qui se trouve à l’arrêt des bus de la ligne 56 dans l’arrondissement de Jaxaay en banlieue dakaroise.
Mardi 19 décembre dernier, vers 12h, une fille du nom de Siré T, 12 ans, débarque avec une somme de 3000 F Cfa dans un centre médical de la localité et sollicite les services des blouses blanches pour subir un planning familial ; une requête qui fait tiquer le personnel médical de la structure. D’autant que des adolescentes de l’âge de la fille en question affluent depuis quelques jours au bureau de la sage-femme du centre pour les mêmes services tarifés.
L’adjointe au commissaire se déguise en sage-femme, piège la fille et coince le monstre
Intrigués par la ruée des filles mineures célibataires vers le centre médical, les responsables dudit centre soupçonnent des agissements répréhensibles de celles-ci et alertent aussitôt l’adjointe au commissaire de Jaxaay nommée A. D, par ailleurs, chef de service par intérim. En enquêtrice chevronnée, le lieutenant de police monte en première ligne et se rend à bord d’un véhicule banalisé au centre médical. La gradée de police porte l’uniforme des blouses blanches et se déguise en sage-femme du centre. Elle se fait passer pour celle-ci et s’assoit à son bureau. Où la petite Siré T. se trouve.
La fille tergiverse, craque, éclate en sanglots, balance Oustaz Bayo et l’enfonce
L’adjointe au commissaire met d’abord en confiance la jeune fille et l’interpelle. Celle-ci tergiverse et déclare agir sur demande expresse de son maître coranique. Qui lui aurait d’ailleurs remis les 3000 F Cfa pour subir le planning familial. Elle affirme également être célibataire ; une déclaration qui fait bondir de stupeur le chef de service intérimaire du commissariat, qui presse de questions la gamine et lui demande sur un ton ferme si le maître coranique couche avec elle. Siré devient subitement amorphe et baisse la tête. Elle tergiverse, craque et éclate en sanglots. Elle passe aux aveux et enfonce son Oustaz.
Oustaz Bayo avoue, réalise avoir affaire à une policière et tente de ravaler son vomi
Le lieutenant de police quitte le centre médical avec l’adolescente et la laisse dans son véhicule banalisé avec un de ses éléments. Elle retourne dans le centre, rend la blouse blanche de la sage-femme et revient dans la voiture. Elle interpelle à nouveau la minette et menace de la conduire au commissariat si elle refuse de dénoncer son maître coranique. La demoiselle coopère et désigne du doigt son présumé bourreau sexuel. Qui reconnaît avoir remis les 3000 F Cfa à la fille et interpelle l’adjointe au commissaire en civil. Laquelle décline sa carte professionnelle, s’accompagne avec Oustaz Bayo jusque devant le véhicule banalisé et lui montre la petite.
Neuf filles violées, dont trois traînent des infections vaginales, l’épouse du mis en cause interpellée
Oustaz Bayo et la fille sont alors conduits manu militari dans les locaux de l’internat pour interroger d’autres pensionnaires mineures. Notamment, les nommées Dieynaba D. – qui a déjà fait le planning familial avec les brins sur le biceps - et Dieynaba B, qui affirme avoir été violée à plusieurs reprises. D’autres ont été également transformées en objet sexuel au point de se retrouver avec des infections vaginales. Elles soutiennent avoir été déflorées par le monstre de l’internat. L’épouse du maître coranique intervient et demande dans leur dialecte aux jeunes filles de garder le silence ou plutôt de disculper son mari.
Oustaz Bayo formule des incantations et fait enliser les véhicules des flics qui les conduits
Le commando de police intervient avec vigueur et embarque de force toutes les neuf filles présumées victimes de viols répétés ainsi que le couple Bayo à bord de trois véhicules banalisés. Le maître coranique se braque et menace de détruire mystiquement les policiers. Il jure aussi sur tous ses saints que lesdits véhicules n’arriveront pas avec eux au commissariat. Les flics font fi des menaces mystiques et embarquent. Mais, en cours de route, les voitures s’enlisent et peinent à sortir de l’ornière. Ils se saignent aux quatre veines et parviennent avec un effort herculéen à conduire le couple Bayo et les neuf filles au poste.
Il fait un boucan d’enfer à la police et jure de détruire mystiquement l’adjointe au commissaire
Arrivé au commissariat avec sa clique, Oustaz Bayo entre dans une crise de délirium tremens et se met à scander des formules incantatoires. Il menace aussi de couper le courant au commissariat. Ce qui du reste se produira aussitôt. Il provoque un boucan d’enfer dans le poste et profère des menaces mystiques à tout va contre les policiers. Il pousse le bouchon plus loin et jure de détruire l’adjointe au commissaire de Jaxaay. Qui reste de marbre devant les menaces et le place en garde à vue. N’empêche, ce dernier continue son show dans le violon.
Les filles : « il dit prier pour nous, nous déshabille, verse du liquide sur nos vagins et nous viole »
Interrogées, les neuf filles – qui ont été confiées à l’Aemo – ont confirmé les abus sexuels répétés de la part de leur enseignant coranique. Qui se présentait aussi comme un prêcheur doublé d’un marabout doté de puissants pouvoirs mystiques. Il se gardait aussi de serrer la main aux femmes et aux filles pour la saluer. « Il était craint de nous tous. On lui obéissait au doigt et à l’œil. Personne n’osait lui regarder droit dans les yeux. On fixait le sol lorsqu’il nous parlait. Il était presque adoré comme un dieu dans l’internat. Quand il veut abuser d’une fille, il fait appel à celle-ci. Et à peine dans sa chambre conjugale, il déclare vouloir formuler des prières pour nous. Aussitôt, il nous demande de nous déshabiller et de nous coucher sur son lit conjugal. Il verse ensuite un liquide (safara) sur nos parties intimes et nous viole. Il a fait ça presque à toutes les filles qu'il a violées à plusieurs reprises », indiquent des filles.
Il guette l’absence de son épouse à qui il confie les filles pour leur enseigner, et sévit
D’autres présumées victimes enfoncent le clou et déclarent ceci : « il scinde en deux groupes les 96 pensionnaires de l’internat. Il gère les garçons et laisse les filles à son épouse. Mais, quand il a envie de faire ça, il attend l’absence de sa femme – partie au marché et sortie pour des courses - et nous attire dans son lit conjugal.
L’internat interdit d’accès à une équipe de l’Aemo et aux flics de Jaxaay pour voir d’autres filles
Oustaz Bayo devrait être déféré ce matin pour les incriminations pénales retenues contre lui. Il a, par ailleurs, ouvert un internat de 96 pensionnaires sans autorisation administrative légale. Ces derniers ne payaient aucun centime. Ce qui a paru curieux aux policiers. D’autant que le mis en cause casque chaque mois 160.000 pour le loyer de la villa transformée en internat. Qui a été verrouillé pour empêcher une équipe de l’Aemo et les flics d’y entrer pour voir d’autres filles pensionnaires.
Vieux Père NDIAYE










