Déclarer Barthélemy Dias démissionnaire de son mandat de conseiller municipal pour lui retirer la mairie est un acte injuste, si l’on en croit Thierno Bocoum. Pour lui, le préfet a fait une mauvaise interprétation de l’article L.277 du code électoral et personne n’acceptera une telle forfaiture.
« Il y a une injustice qui se trame et nous ne l’accepterons pas. Barthélemy Dias ne peut être remplacé à la tête de la mairie de Dakar que lorsqu’il y aura des élections locales qui concerneront la ville de Dakar », a fait savoir le président du mouvement Agir qui commentait l’affaire Barthélemy Dias.
Selon Thierno Bocoum, « l’acte qui est pris par le préfet en se basant sur l’article 277 ne peut pas conduire à la démission de Barthélemy Dias. L’article 277 du code électoral parle des conseillers municipaux qui sont sous le coup d’une inéligibilité ou d’une incompatibilité ».
Poursuivant, M. Bocoum a souligné qu’il est clair que pour le cas de Barthélemy Dias, on ne peut pas parler d’incompatibilité et pour le cas d’inéligibilité, il faut se rendre à l’évidence. « Barthélemy Dias vient tout récemment d’être élu député. S’il n’était pas éligible, il ne pourrait pas être élu. Son dossier est passé devant le Conseil constitutionnel, il a été validé par ce même Conseil constitutionnel. Il ne revient pas à une autorité administrative d’interpréter la loi en contredisant une décision de la justice à travers le Conseil constitutionnel », clarifie-t-il.
D’après Thierno Bocoum, si on se base sur le contenu de l’article 277 du code électoral, Barthélemy Dias est élu maire au suffrage direct. « Quand on se rend à l’article 297 du code électoral, il est clairement dit, que la tête de liste proportionnelle qui a plus de sièges est élu maire de la ville. Donc, on ne peut pas faire le lien aujourd’hui entre Barthélemy Dias conseiller municipal et Barthélemy Dias maire, puisque le maire a été élu directement et tire sa légitimité du vote des populations », fait-il savoir.
Le leader de Agir croit surtout qu’on veut nous divertir. « On nous met dans de la diversion. On utilise l’appareil politique pour combattre des adversaires politiques et c’est inacceptable. Il y a une injustice qu’on veut faire passer et il est hors de question de l’accepter ».
Thierno Bocoum estime que le ministre de la Justice aurait dû saisir l’Assemblée nationale pour demander la radiation de Ousmane Sonko en même temps que celle de Barthélemy Dias, de la liste des députés, parce que la loi est très claire, elle parle d’une condamnation définitive. « Pour ceux qui nous parlent d’amnistie, il ne revient pas au ministre de la Justice d’interpréter la loi. La loi portant amnistie est très claire en son article 4, si le ministre de la Justice demande la radiation de Sonko sur la liste des députés, il revient à Ousmane Sonko de saisir la chambre d’accusation de Dakar. Il revient à la justice de dire si l’amnistie couvre sa condamnation. Il y a du deux poids, deux mesures et nous ne l’acceptons pas », conclut-il.
Ndèye Khady D. FALL










