La grogne monte au sein du Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal (Sates). Dans une lettre au Directeur général de Sen’Eau, le syndicat dénonce la dégradation progressive des conditions d’accueil des enfants du personnel dans les colonies de vacances, doublée d’une hausse vertigineuse des cotisations. Une situation qui menace, selon eux, de mettre fin à une tradition sociale vieille de plusieurs décennies.
Le constat est alarmant. En l’espace d’une année, la fréquentation des colonies de vacances organisées pour les enfants du personnel de Sen’Eau est passée d’environ 200 participants à moins de 100. Une chute vertigineuse qui traduit, selon le Sates (Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal), un désintérêt grandissant des parents pour cette activité censée allier détente et éducation.
Dans un courrier daté du 14 août 2025 et adressé à Magatte Niang, Directeur général de Sen’Eau, le syndicat met en cause la dégradation des conditions de prise en charge. Les enfants, disent-ils, sont désormais entassés à quatre par chambre, à l’étroit, dans un inconfort jugé inacceptable. La traditionnelle cérémonie de clôture, qui permettait aux parents de visiter les chambres de leurs enfants, a même été supprimée cette année, suscitant l’indignation.
Le Sates fustige également la flambée des cotisations : l’inscription est passée de 15.000 F Cfa à 50.000 F Cfa par enfant, assortie de 50.000 F Cfa supplémentaires pour la présence d’un parent à la fête de clôture. Autrement dit, un coût minimal de 100.000 F Cfa, là où l’activité était auparavant largement subventionnée.
Face à ce qu’il qualifie de «durcissement des conditions financières», le syndicat interpelle la Direction générale : «est-ce une volonté délibérée de dissuader les parents à cette colonie pour progressivement l’éteindre ?», s’interrogent les syndicalistes.
En guise de solution, le Sates exhorte l’entreprise à revoir sa politique sociale et à maintenir une véritable subvention, «comme le font les autres entreprises de la place». Faute de quoi, préviennent-ils, ces colonies, qui constituaient un acquis social fort pour le personnel, risquent de disparaître «sous l’ère Sen’Eau».
Samba THIAM












