Répondant aux attaques et accusations qui sont portées sur sa personne par Ousmane Sonko, Serigne Bassirou Guèye a déclaré n'avoir pas falsifié le Pv d'enquête de cette affaire pour le charger. Parlant aussi du rapport de la gendarmerie, l'ancien parquetier a aussi révélé que Sonko pouvait saisir la chambre d'accusation pour faire annuler cette procédure qu'il qualifie de nulle.
Depuis que lex-masseuse de Sweet Beauté Adji Sarr a accusé de viol et de menaces de mort, Ousmane Sonko n'a cessé de pointer du doigt l'ancien procureur de la République Serigne Bassirou Guèye comme faisant partie d'un complot dont il ferait objet. Après deux ans à «encaisser», le patron de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption, (Ofnac) a porté la réplique. Accusé ainsi par Ousmane Sonko d'avoir falsifié le rapport de synthèse du procès-verbal de la Section de recherches pour le charger, dans une réplique salée, l'ancien parquetier déclare : «l'élément qu'il dit que j'ai enlevé est la réflexion du gendarme. Le gendarme l'a appelé ‘’réflexion sur les faits’’. C'est le gendarme (ndlr : capitaine Seydina Oumar Touré) qui réfléchit. Ce n'est pas des faits ni des charges, encore moins des preuves. C'est des réflexions. Est-ce-que des réflexions de gendarmes peuvent disculper Ousmane Sonko? Dans ses réflexions, le capitaine Touré aestimé que sur les déclarations de Adji Sarr, il y a trois contradictions. Et que ces trois contradictions profitent à Ousmane Sonko». L’ancien chef du parquet de révéler que le Capitaine Touré a émis six contradictions du leader de Pastef. «Pourquoi Ousmane Sonko ne dit jamais que le capitaine Touré a listé six incohérences en ce qui le concerne ?», se demande Serigne Bassirou Guèye qui semble indiquer que le président de Pastef puise ce qui l’intéresse dans ce dossier et élague ce qui l’enfonce.
Rapport de la Gendarmerie
Le patron de l’Ofnac est aussi revenu sur le rapport de la Gendarmerie. Là aussi, c’est pour démentir tout ce que Sonko a dit jusqu’ici. Sur les accusations de falsification selon lesquelles le rapport affirme qu’il a retiré des éléments en faveur de Sonko et ajouté des éléments qui le chargent, SerigneBasirouGuèye démonte encore le leader de Pastef. Selon lui, dans le rapport, seul le capitaine Touré l’a accusé. Mais son chef, le commandant Mbengue à l’époque commandant de la Section de recherches, a démenti ses propos. «Pourquoi Ousmane Sonko ne le dit pas ?», demande encore Serigne Bassirou Guèye, qui révèle d’ailleurs n’avoir jamais été auditionné sur cette affaire.
Volonté de l’arrêter
Par ailleurs, il a aussi confié que s'il pouvait demander l'arrestation de Ousmane Sonko, comme celui-ci le prétendait, il pouvait emprunter une autre voie. «Il était impossible que je l'arrête. Quand il y a une enquête à la gendarmerie, il n’y a que deux voies de procédure qui s'offrent. Si je choisis de dire qu'on est en flagrance, en ce moment, je peux l'arrêter où qu'il puisse se trouver. Ou bien je dis que je suis en enquête préliminaire et en ce moment-là, l'article 112 me l'interdit, sous peine de sanction. Pendant presque 2 ans, voilà ce qu'il utilisait pour dire que je suis dans le complot. Heureusement qu'il n'avait pas dit que j'étais venu rôder aux alentours de Sweet Beauté, il n'a pas dit que c'est moi qui l'ai conduit à Sweet Beauté», lance-t-il.
Saisine de la Chambre d’accusation au lieu de…
Embrayant sur un autre point, Serigne Bassirou Guèye a révélé que si Ousmane Sonko prétend que la procédure est nulle, il devait saisir la chambre d'accusation. «Ousmane Sonko lui-même semble me disculper parce qu'il a trouvé une voie très longue pour attaquer ces faits-là. Il dit qu'il y a un Pv qui est nul,il devait alors saisir la chambre d'accusation. Et si on lui donne raison, la procédure est annulée. Mieux, si la chambre voit une seule cause de nullité, même si Ousmane Sonko ne l'a pas soulevée, la chambre est obligée d'annuler toute la procédure ou d'annuler l'acte qui est entaché de nullité. Mais au lieu de faire ça, vous allez prendre le chemin très sinueux d'une plainte devant la Cour suprême contre un procureur qui n'a fait que son travail. Alors que là, vous avez l'obligation d'aller chercher l'autorisation du ministre de la Justice etc. c'est compliqué», a-t-il expliqué.
Se désolant des attaques qu'il subit, il conclut : «je peux le comprendre. Dans tout ça, je crois qu'il a fait de la politique. Il a fait une communication politique. C'est vrai qu'il y a une communication qui est en train de se faire. Mais il a oublié qu'il s'adressait à un père de famille, il s'adressait à un magistrat qui a fait 24 ans de fonction pour lui et pour tout le peuple, qui s'est évertué à faire un bon travail».
Fatou D. DIONE
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