Ndella Madior Diouf, estimant que son avocat, Me Aboubacry Barro, a "failli à une obligation" dans le cadre de la défense de ses intérêts concernant ses déboires judiciaires, a saisi le bâtonnier de l’ordre des avocats pour introduire une demande de réclamation des honoraires qu'elle lui avait versés. D'après le conseil, elle lui reprochait de ne pas lui rendre visite régulièrement en détention. Mais, finalement, à l'issue d'un échange que les deux parties ont eu en prison, Ndella Madior est revenue à de meilleurs sentiments, puisqu'elle a promis de retirer ladite requête introduite auprès du bâtonnier, selon la robe noire.
Le torchon semble brûler entre Ndella Madior Diouf et son avocat, Me Aboubacry Barro. Ce sont des honoraires estimés à 3 millions de F Cfa qu'elle lui réclame. Estimant ainsi que ce conseil a manqué à une obligation concernant la défense de ses intérêts, dans ce dossier dans lequel on lui reproche la mort de plusieurs bébés dans son établissement, Ndella Madior Diouf a saisi le bâtonnier pour faire une réclamation des honoraires qu'elle avait versés à Me Barro. Celui-ci, interrogé à ce sujet, a contredit sa cliente. "La procédure à bel et bien avancé. À chaque fois, c'est moi qui pars à l'audience. C'est après la programmation de l'audience que Ndella a constitué trois autres avocats pour sa défense. Je le lui ai dit tout à l'heure, à la prison où j'étais pour lui rendre visite", a-t-il indiqué. La robe noire poursuit en confirmant l'existence de cette demande de réclamation introduite auprès du bâtonnier. Il est aussi revenu sur ce que Ndella Madior lui reprochait réellement. "Le bâtonnier ne m'a pas saisi concernant cette réclamation qu'elle a faite. Au fait, elle s'est juste plainte. Mais au cours de nos échanges en prison aujourd'hui (hier), elle a reconnu elle-même avoir fait cette réclamation. Elle me reprochait de ne pas venir souvent lui rendre visite à la prison pour des séances de travail. Je lui ai retorqué que concernant la séance de travail, c'était au tribunal et non en prison. Mais je lui ai dit que mon travail ne me le permettait pas et elle a compris cela. Finalement, elle m'a dit qu'elle s'était trompée et qu'elle allait retirer la demande qu'elle a introduite auprès du bâtonnier", a expliqué Me Barro.
Avant de préciser que c'est la "rigueur carcérale et la solitude qui font perdre la raison" à Ndella Madior Diouf. D'après lui toujours, le fait que cette dernière lui reproche de ne pas lui rendre visite fréquemment à la prison ne fait pas partie du travail de l'avocat, même s'il a reconnu ne s'être rendu là-bas qu’à 4 reprises. "C'était aujourd'hui d'ailleurs la 5e fois que je m'y rends. Le travail de l'avocat, c'est au tribunal. L'avocat n'est pas astreint à une obligation de résultats mais de moyens. Et j'ai mis en avant tous les moyens qu'il fallait pour cette affaire. Depuis l'enquête préliminaire jusque devant le juge d'instruction, je l'ai assistée. Elle ignore que dans ce dossier, il y a beaucoup de plaignants. Le dossier ne peut pas se terminer de si tôt. Je lui ai même confié que pour la prochaine audience, il se pourrait qu'elle soit renvoyée à une date ultérieure", a-t-il fait savoir.
Fatou D. DIONE
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