1,8 milliard soit le montant incriminé et 5 autres milliards de dommages moraux (soit 6,8 milliards), c’est ce qu’ont réclamé au maire Khalifa Sall, hier, l’Agent judiciaire de l’Etat Félix Antoine Diome et les avocats commis par l’Etat du Sénégal pour leur préjudice. Hier, lors de leurs plaidoiries, Antoine Félix Diome, Mes Baboucar Cissé, Samba Bitèye et autres ont demandé à la Cour la confirmation partielle du jugement qui a été rendu en première instance par le juge Malick Lamotte.
Hier, lors de la plaidoirie des avocats des parties civiles qui demeurent au procès de Khalifa Sall et de ses coinculpés, l’Agent judiciaire de l’Etat s’est appesanti sur le bien-fondé de leur constitution de partie civile. Devant la Cour, Félix Antoine Diome a rappelé que l’action civile en réparation appartient à tous ceux qui ont souffert d’un dommage. Citant le texte relatif à la création de l’Agence judiciaire de l’Etat, Félix Antoine Diome, qui est revenu sur les fausses factures de décaissements, a expliqué que cet argent provenait de la caisse unique de l’Etat. Au terme de sa plaidoirie, l’Agent judiciaire de l’Etat a sollicité la confirmation du jugement rendu en première instance par rapport à la recevabilité de leur constitution de partie civile. Cependant, sur le déboutement ordonné par le jugement, il a demandé de l’infirmer et de leur allouer la somme de 1,8 milliard de francs qui sont sortis de la caisse en guise de dommages et 5 autres milliards pour le préjudice moral.
Me Ousmane Sèye : «la déclaration de candidature de Khalifa Sall n’a aucune influence sur le déroulement d’un procès»
Prenant la parole, Me Ousmane Sèye a brossé la candidature du maire Khalifa Sall. Selon la robe noire, la déclaration de candidature n’a aucune influence sur le déroulement d’un procès. Seul le président de la République bénéficie d’une immunité, précise-t-il. Avant d’ajouter que la ville de Dakar ne peut pas se constituer partie civile, vu qu’elle ne peut plus se prévaloir de ce statut. Me Ousmane Diagne d’embrayer sur le jugement rendu par la Cedeao.
Me Baboucar Cissé : «les Touré et les Cissé ont toujours été des guerriers…»
A sa suite, Me Baboucar Cissé a salué le courage de Mbaye Touré qui, selon lui, a pris ses responsabilités de se défendre, malgré l’absence de son avocat. Cela, dit-il, démontre que les Touré et les Cissé ont toujours été des guerriers pour défendre l’honneur de leur famille.
Pour sa part, Me Thomas Amico a ironisé sur la candidature du maire socialiste : «Khalifa Sall serait un candidat jurisprudentiel s’il sortait de prison», a-t-il pesté en chutant. Pour Me Samba Bitèye, c’est la religion des receveurs-percepteurs qui a été trompée aux fins de décaissements. Demandant la confirmation du premier jugement, Me Bitèye a affirmé que la ville de Dakar se constitue parce que c’est une procédure vexatoire. «Lorsqu’on détourne et on vous poursuit. On dit que je suis attaqué parce je suis un homme politique. C’est l’attitude des délinquants à col blanc. Et nous l’avons vu dans l’affaire de Karim Wade. Ils ont les moyens de décrédibiliser la justice. Et cela participe d’un processus de mettre en mal les institutions judiciaires», a expliqué le bâtonnier Félix Moussa Sow. «Acte doit être donné que Khalifa Sall n’a pas soutenu son appel. Et que la Cour en tirera toutes les conséquences.
Yatma Diaw s’insurge contre les accusations de Francis Spiner
Faisant sa plaidoirie, Me Francis Spiner a traité les inculpés de «voleurs». Ce à quoi Yatma Diaw s’est indigné en voulant s’adresser à l’avocat. Le juge intervient pour tempérer. Spiner a expliqué qu’il ne l’accusait pas de «voleur», mais c’était pour démonter sa démarche de plaidoirie. Me Spiner de soutenir : «Ce n’est pas un candidat présidentiel que l’Etat veut éliminer. Mais, c’est un délinquant du droit commun qui se transforme en candidat présidentiel», lâche-t-il. Le bâtonnier Me Yérim Thiam a souligné que Mbaye Touré et les autres ont formé une association pour que Khalifa Sall ait un sursalaire et c’est tout. L’audience suspendue reprendra le lundi à 10h avec les plaidoiries des avocats de la mairie de Dakar et celle de la défense des percepteurs, avant que le procureur ne fasse son réquisitoire.
Fatou D. DIONE
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