Papa Djibril Fall a organisé un point de presse hier au siège de son mouvement «Les Serviteurs» pour répondre aux piques salées qu’il a reçues du Premier ministre, lundi dernier. Papa Djibril Fall, déterminé à laver l’affront et son honneur, a renvoyé à Ousmane Sonko la considération de «aérien». Le parlementaire a aussi évoqué la question de la pression à la justice et au ministre de tutelle. Il se dit surpris de ne pas entendre la voix ferme de l’Ums pour défendre le ministre.
Après avoir essuyé les critiques acerbes du Premier ministre lors de son passage lundi 14 avril 2025 à l’Assemblée nationale, Papa Djibril Fall a apporté la réplique. «Lorsqu’il avait traité mon intervention de propos aérien, je me suis rendu compte qu’il y a une déconnection entre eux et les difficultés de la population. Quand on vous dit que les licenciés se plaignent de leur situation, vous dites que ce sont des propos aériens. On dit que 312 Sénégalais qui avaient porté la tenue des Fds pour servir la nation dans les rangs, vous dites que c’est aérien. C’est lui qui est aérien et déconnecté des difficultés et du quotidien des Sénégalais», se dédouane le parlementaire.
«La Constitution faisait partie de mes livres de chevet, comme le Coran l’est»
En réponse sur la question de la maitrise des articles de la Constitution, Papa Djibril Fall réplique : «c’est en première année qu’on apprend la Constitution. Elle faisait partie de mes livres de chevet, comme le Coran l’est. Si j’étais aérien, je ne serais pas à l’Assemblée nationale. Ceux qui sont aériens n’ont pas été choisis par le peuple pour devenir députés», répond sèchement le parlementaire, qui a considéré que le Premier ministre a foulé aux pieds son intégrité, son honneur et ses compétences.
«J’ai tous les documents officiels qui contredisent le ministre sur les contrats résiliés»
Revenant sur la question des agents licenciés, le député non-inscrit brandit ses preuves. «La rupture des contrats à durée indéterminée d’agents de structures de l’Etat n’a aucune base légale ni encore de la retenue encore moins sur la base du Jub jubal jubanti. Ce qui est marrant dans toute cette histoire, l’audace avec laquelle le ministre des Mines répondait à ma question. Ce qu’il a dit est contraire à la réalité des faits. J’ai tous les documents officiels qui le contredisent. Les 30 emplois dont on parle, c’est la réalité des faits. Personne ne peut démentir sur la base de documents ce que je dis. C’est un drame social et ces employés sont aussi des victimes du système. On sera très vigilant sur la question des licenciements».
«Je n’ai pas entendu l’Ums sur la persécution faite à l’endroit du ministre de la Justice»
Sur la question de la justice, il a réitéré son désaccord sur la position du Premier ministre qui a repris celle du président de la République sur les lenteurs de la justice. C’est pourquoi il a interpellé l’Ums qui est restée aphone face à ces attaques contre le ministre. «Il n’y a pas de paix sans justice. Je suis désolé de ne pas entendre la voix de l’Union des magistrats du Sénégal sur la persécution qui est faite à l’endroit du ministre de la Justice. J’interpelle l’Ums et je l’invite à s’ériger en bouclier autour du ministre de la Justice. La pression devrait être orientée au président de la République afin qu’il laisse la justice effectuer son travail. C’est ce que je demande au peuple pas aux militants de Pastef». Sur les poursuites en cours, il dénonce cette justice à deux vitesses. «Toutes les personnes à qui le Premier ministre avait publiquement promis la prison, on commence à voir sa volonté se réaliser. Malheureusement nous constatons que la justice a pris parti», dit-il.
Baye Modou SARR













