Il devait organiser son gala de lutte ainsi que le tournoi de Claf ce dimanche 23 février 2025, mais Makane Mbengue, patron de Gaston Productions, a été contraint d'annuler tout son programme. La cause : l’arrêté du ministère de l’Intérieur portant sur le retrait de la police de l'arène nationale. Il se voit donc impacté par un risque de perte sur investissement de près de 50 millions. Il s’en est amèrement ouvert au journal «Les Echos» dans un entretien téléphonique.
Les Echos : Comment avez-vous vécu le retrait de la police de l'arène, à quelques jours de l'organisation de votre gala ?
Makane Mbengue : C'était difficile pour moi. A mon avis, avant de prendre une telle décision, il fallait une concertation avec les parties concernées. Par ailleurs, le Cng avait quand même convoqué une réunion avec les promoteurs pour pouvoir trouver une solution avant même l’arrêté du ministère de l’Intérieur. On avait décidé de commencer à 16h30 et finir avant 19h. On était tombé d'accord sur ces horaires. Nonobstant cela, le ministère de l’Intérieur a quand même campé sur sa décision de suspendre la sécurité publique. Qui dit suspendre la sécurité publique dit suspension de la lutte, parce que sans la sécurité, on ne peut pas organiser de combat.
On s'attendait au moins à ce que le ministère revienne sur sa décision au plus tard le vendredi, mais à notre grande surprise, il l'a maintenue. Maintenant, il parait qu'il y aura une réunion entre le Cng, les promoteurs et la sécurité publique pour pouvoir trouver une solution et reprendre les activités.
Rappelons qu'il y avait des combats, les mercredi, jeudi, samedi et dimanche derniers. Donc, à peu près, il y a 80 lutteurs qui ont été contraints de ne pas se produire. Ils attendaient de compétir pour pouvoir prendre leurs reliquats. En tant qu’organisateur, Gaston Production avait dépensé beaucoup d’argent pour cette journée, surtout pour la communication, les avances des lutteurs etc. il y a eu de gros dommages et maintenant il va falloir se refaire, croire en Dieu et puis bon, on verra.
Par rapport à ces dommages, est-ce vous pouvez nous donner un chiffre ?
Je préfère ne pas donner de chiffre, mais tout le monde sait combien coûte la communication. On sait très bien qu’organiser un grand combat coûte des millions. On attendait un retour sur investissement pour le 23 février, mais ça n'a pas été le cas. Il y a aussi le problème avec les partenaires qui nous accompagnent. Ils y ont aussi mis de l'argent pour le sponsoring. Eux aussi sont impactés. On va voir comment se rattraper, trouver une autre date pour cette journée.
Vous avez quand même à peu près un chiffre sur votre investissement ?
Je peux vous dire que rien que pour cette journée du dimanche 23 février, on est aux alentours de 50 millions d'investissement.
Si vous trouver une solution avec le ministère de l’Intérieur, vous serez face au Ramadan aussi...
Oui c’est clair que pendant le mois de Ramadan, il n'y aura pas de combat. La prochaine journée, ce sera le 4 avril et ce sera pour Gaston Productions avec les combats Lac 2-Ada Fass. On doit entamer la communication, mais à ce rythme, on ne peut rien faire. On doit très rapidement annuler cet arrêté pour qu'on puisse reprendre les activités parce ce n’est pas seulement les jours de combat. Ça commence bien avant. Déjà là, je voulais organiser um face-à-face nais avec cette suspension, on ne peut rien faire parce qu'il n'y aura pas de sécurité.
Mais pourquoi ne pas organiser vos activités avec votre propre sécurité et laisser l’extérieur à la police ?
L'arène nationale, c'est le domaine de la police, si je ne trompe pas. Donc organiser des combats de ce genre avec le public et tout, il serait mieux d'avoir une couverture sécuritaire. Le ministre quand même devait simplement dire qu'il suspend la lutte parce que suspendre la sécurité publique c’est entre guillemets suspendre la lutte. Le problème, c'est que nous, organisateurs, ne pouvons qu’assurer la sécurité à l'arène nationale et peut-être aux alentours. On s'acquitte de nos devoirs. Après, c'est à la sécurité publique de mettre les Sénégalais en sécurité. On ne doit pas avoir peur de ces bandits. Au contraire, c'est eux qui devraient craindre la police ou la sécurité publique. C’est ça mon message. Le ministère de l'Intérieur ne doit pas céder le flanc face à ces voyous. On a quand même une armée qui mérite toute notre confiance.












