Sidy Lamine Niass n’est plus. Hier, à l’annonce de son décès, des centaines de personnes,notamment des hommes politiques, ont défilé dans les locaux du groupe de presse qu’il a fondé pour marquer leur respect à «un illustre fils du Sénégal». Et même s’il a été très souvent en désaccord avec la plupart d’entre eux, les hommes politiques sénégalais ont tenu à rendre hommage au fondateur du groupe Walfadjri. 

 

 

 

 

La classe politique sénégalaise a mis de côté ses profondes divergences pour se ruer, comme un seul homme et sans couleur politique, vers les locaux du groupe Walfadjri. Chacun tenait à faire son témoignage sur un homme qui toute sa vie a lutté pour la démocratie et les libertés. Un combat de principe qui lui a valu les acerbes critiques de ces mêmes hommes politiques qui, aujourd’hui, saluent son engagement pour les «luttes démocratiques», à l’image du Président Macky Sall. 
Macky Sall : «Un grand nom de la presse, témoin des luttes démocratiques»
«J’ai appris avec émotion la disparition de Sidy Lamine Niass, grand nom de la presse sénégalaise, témoin actif des mutations et des luttes démocratiques de notre société. Ma compassion à sa famille, au groupe Walfadjri et à la presse du Sénégal. Qu’il repose en paix», a tweeté le chef de l’État sénégalais.
Idrissa Seck :  «C'est quand il a commencé à mettre sur pied un instrument de presse qu'on a décidé de faire de la politique»
Idrissa Seck, lui, a préféré souligner l’attachement de Sidy Lamine Niass aux valeurs de la démocratie, avant de dire son immense admiration pour le défunt. «Sidy Lamine Niass fait partie des premiers qui ont mis en place un groupe de presse pour renforcer la démocratie et la liberté de la presse. Il fait partie des pionniers comme Babacar Touré.  Aujourd'hui, le Sénégal a perdu un grand homme. Ce qui m'a le plus marqué, chez lui, c'est sa perspicacité dans le secteur de la presse. On peut dire que c'est quand il a commencé à mettre sur pied un instrument de presse qu'on a décidé de faire de la politique. Il était vraiment un homme courageux», a témoigné Idrissa Seck. 
 
PourMe El Hadji Diouf, le Sénégal a perdu son gardien du temple. «Nous oublions parfois qu'il était un de nos géants, qui brûlait de passion pour la communication en général. Son engagement et sa bravoure nous marqueront», a témoigné l’avocat. 
De sa cellule de prison, Khalifa Ababacar Sall, également, a dit sa tristesse à la suite du rappel à Dieu de Sidy Lamine Niass. Un homme qu’il assimile à «un grand défenseur d’une presse libre et plurielle». 
 
Ousmane Sonko : «Je lui avais promis, à mon retour de voyage, de lui réserver ma première visite»
Le leader de Pastef-Les Patriotes, fraichement revenu au Sénégal, après un long périple à travers le monde, a révélé avoir longuement parlé au téléphone la semaine dernière avec le défunt. «Il pétillait de forme et était intarissable de projets et d’initiatives pour le Sénégal. Je lui avais promis, à mon retour de voyage, de lui réserver ma première visite», a noté Ousmane Sonko sur sa page Facebook. Et d’ajouter : «Rentré très tard hier soir (avant-hier), je suis arraché de mon sommeil ce matin (hier) par la brusque et surprenante nouvelle du rappel à Dieu de Sidy Lamine Niass». «Je suis profondément attristé par cette nouvelle. Le Sénégal vient de perdre un homme, un fils exceptionnel dont les dimensions nationale, religieuse, citoyenne et démocratique de l’œuvre n’ont pas encore totalement été dévoilées au monde», indique-t-il. 
Me Madické Niang, aussi, a magnifié le passage de Sidy Lamine Niass sur terre. «J'ai connu Sidy en 1983, quand il a été arrêté et extradé avec son frère Ahmet Khalifa Niasse au Niger. Depuis lors, tout le monde peut témoigner de mon amitié avec Sidy Lamine. Son décès m'attriste vraiment», a pleuré le candidat à la présidentielle. 
Cheikh Hadjibou Soumaré : «C'était un homme de convictions fortes»
C’est aussi le cas de Cheikh Hadjibou Soumaré qui, à travers une note rendue publique, estime que la disparition de Sidy Lamine Niass est une perte immense pour notre pays. «C'était un homme de convictions fortes, qui s'est battu pour que la démocratie marche sur ses deux pieds au Sénégal. Homme de foi, Sidy Lamine Niass était attaché à la concorde nationale et au dialogue interconfessionnel. Par son charisme, ses combats pour la liberté d'expression et sa maîtrise des sciences religieuses, il avait gagné l'affection de tous les Sénégalais. Qu'Allah accueille cet homme généreux en son vaste paradis», a-t-il prié.  


Abdou Mbow : «Un homme qui s'est battu toute sa vie durant pour la démocratie dans son pays»

Le 3^evice-président de l’Assemblée nationale et porte-parole adjoint de l’Apr, Abdou Mbow, parle d’un homme qui s'est battu toute sa vie pour la démocratie. «Je présente au président de la République mes condoléances les plus attristées, à sa famille biologique et à toute la presse sénégalaise, particulièrement au groupe Walfadjri Que Dieu le Tout Puissant l'accueille dans son paradis  céleste», a-t-il dit, saluant l’entrepreneur qui a su bâtir un empire économique. 
Jusqu’au-delà du Sénégal, la mémoire de Sidy Lamine Niass a été saluée. C’est le cas de la Palestine, un pays pour lequel il a tant combattu. En l’ambassadeur Safwat Ibraghith a affirmé que son pays vient de perdre un grand frère et un grand soutien à sa cause. «Homme pieux et attaché au message de l’islam, penseur islamique, leader sénégalais, réformiste sociopolitique, homme visionnaire et diffuseur des valeurs humanistes et farouche défenseur des causes nobles dont la cause palestinienne», a dit Safwat Ibraghith. 
 
Sidy Djimby NDAO