Lors de la passation de service hier, l’ex-ministre des Infrastructures, Yankhoba Diémé, a dressé un état des lieux sans concession. Entre projets emblématiques comme l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack, la Vdn ou le second pont de Ziguinchor qui tient à cœur le président de la République et le Premier ministre, et les chantiers à l’arrêt faute de financements, il pointe la responsabilité de l’ancien régime et exhorte son successeur Déthié Fall à impulser une nouvelle dynamique.
Lors de la passation de service tenue hier, Yankhoba Diémé, qui lègue le département des Infrastructures au nouveau ministre Déthié Fall, a d’emblée soutenu : « nous venons de sacrifier au rituel républicain de la passation de service, moment empreint de solennité mais aussi et surtout de courtoisie administrative. Vous recevez aujourd’hui un portefeuille riche de compétences et de dossiers stratégiques. Je suis convaincu qu’avec votre expérience et votre engagement, vous saurez impulser une nouvelle dynamique et consolider les acquis déjà obtenus ». A en croire M. Diémé, quelques projets attendent le nouveau ministre des Infrastructures. « la poursuite des chantiers avec le ministre en charge de la coopération des échanges avec Eximbank pour la levée de la suspension des décaissements sur le projet de construction de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack ; de la route des Niayes qui nous a emmenés en Chine pour pouvoir débloquer la question financière ; la recherche de financement pour le prolongement de la Vdn pour donner corps à l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis ; le programme de voirie Diamniadio-Saly-Dakar dans le cadre des Jeux olympiques Dakar 2026 ; le suivi rapproché de la construction du pont de Rosso ; la situation du Psd avec l’ensemble des 60 linéaires routiers pour un financement de 491 milliards dont 112 milliards ne concernent que des frais. Qu’à cela ne tienne, nous sommes appelés à reprendre le projet après avoir fait l’opération de vérité des chiffres qui a pris beaucoup de temps. Le Sénégal a fait le règlement de tout ce qu’il doit au bailleur ».
Concernant les chantiers routiers à l’arrêt qui font partie des choux gras de l’actualité politique par moments, le ministre Diémé indexe l’ancien régime. Il livre les informations en sa possession et accuse le régime de Macky Sall. « Il faut rappeler que les chantiers sont à l’arrêt depuis lors parce qu’en réalité, aucun chantier n’aurait dû démarrer. Je tiens à le dire à votre décharge. Aucun chantier n’aurait dû démarrer parce qu’aucun financement n’a été bouclé dans les règles de l’art. Aucune étude d’impact n’a été sérieusement faite. Mais comme on était à la veille de la présidentielle, il fallait un autre agenda différent de celui qui relève des techniciens, qui ont dit non, mais l’autre a choisi de dire oui. Et le oui nous a couté ce qu’il nous a couté, on démarre un chantier et aucun bailleur ne décaisse si la situation n’est pas rétablie », blâme le ministre Diémé.
En ce qui concerne le second pont de Ziguinchor, le ministre Yankhoba Diémé révèle tout : « à l’organisation de la rencontre de haut niveau avec le ministère des Finances, dans le cadre du second pont de Ziguinchor qui surplombera le pont Emile Badiane qui sera de 7km avec deux fois deux voies. Un pont qui tient à cœur le président de la République. Tout le dossier de financement et l’appel d'offres sont bouclés. Le Premier ministre nous avait clairement dit qu’il n’y aura pas de pose de première pierre pour après dire aux entrepreneurs de démobiliser et après de rentrer, parce qu’il y a quelque chose qui n’est pas disponible ». Poursuivant ses explications, il ajoute : « nous avons attribué ce marché pour un coût de 114 milliards dont plus de 30 milliards dédiés aux travaux de relookage de Ziguinchor et des voiries de la ville de Ziguinchor, pour lui permettre d’être une ville merveilleuse. Le Premier ministre a demandé que 40% des travaux du pont soient obligatoirement concédés à un entrepreneur local. Chose qui a été faite en accord avec l’entrepreneur qui a gagné, pour permettre cette économie endogène tant souhaitée par l’autorité. C’est un pont catalytique qui crée la connexion entre le Sénégal et les pays de la sous-région, ayant beaucoup d’ouvrages connexes dont la gare nouvelle de Ziguinchor, plus de 2 km de linéaire routier et l’assainissement également, mais aussi la gare des gros porteurs pour éviter le stationnement malvenu à Ziguinchor lors de l’exploitation de l’anacarde », fait-il savoir avant de préciser : « j’insiste sur cet ouvrage parce que c’est une ouvrage qui symbolise la paix », dit-il
Baye Modou SARR












