Si le continent africain compte 145 millions d'adolescents, la région présente l'incidence la plus élevée de mariages d'enfants pour les filles au niveau mondial. En effet, une fille africaine sur trois se marie avant l'âge de 18 ans. Le mariage des enfants est souvent associé à des grossesses précoces et des conséquences négatives sur la santé et les résultats futurs sur le marché du travail des filles.
Il ressort du rapport « Parcours vers la prospérité pour les adolescentes en Afrique » de la Banque mondiale que l'Afrique est la région la plus jeune du monde. Elle détient la clé de sa prospérité, à savoir investir dans le potentiel économique inexploité de ses adolescents, et en particulier de ses adolescentes. Plus d'un cinquième des adolescentes du monde (âgées de 10 à 19 ans)-145 millions en Afrique, et cette proportion devrait passer à plus d'un tiers d'ici à 2050. En effet, pour que l'Afrique gagne la bataille contre la pauvreté et parvienne à une croissance économique soutenue, des investissements stratégiques sont impératifs. Ces investissements doivent bénéficier aux adolescentes, en les dotant des fondamentaux du capital humain, des ressources et de la capacité de décision et d'action nécessaires pour mener une vie d'adulte économiquement prospère.
En Afrique, une fille sur 3 se marie avant l’âge de 18 ans
Malgré leur potentiel, les adolescentes africaines sont confrontées à des défis spécifiques liés à leur sexe qui affectent considérablement leurs perspectives économiques. La région présente l'incidence la plus élevée de mariages d'enfants pour les filles au niveau mondial, une fille africaine sur trois se mariant avant l'âge de 18 ans. En particulier, l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale abritent 7 des 10 pays où la prévalence du mariage des enfants est la plus élevée au monde. En outre, bien que des progrès aient été réalisés au cours des 25 dernières années, ces améliorations ont principalement bénéficié aux ménages les plus riches; les taux de mariage des enfants continuent d'augmenter parmi les plus pauvres en Afrique. Le mariage des enfants est souvent associé à des grossesses précoces et à un taux de fécondité plus élevé au cours de la vie d’une fille, ce qui entraîne -des conséquences négatives importantes pour les filles et leurs enfants dans divers domaines, notamment la santé et les résultats futurs sur le marché du travail.
26% des 15-19 ans ne travaillent pas et ne sont pas scolarisées, contre environ 9% des garçons
En Afrique, les disparités entre les sexes apparaissent avant l’adolescence et se creusent lors du passage à l’adolescence, puis à l’âge adulte. Bien qu’il existe des écarts relativement faibles entre les sexes en matière de scolarisation des adolescents âgés de 10 à 14 ans dans la plupart des pays africains, les filles sont généralement plus susceptibles de participer aux travaux ménagers et les garçons sont plus susceptibles de participer à un travail rémunéré. Dans le groupe des adolescents plus âgés (15-19 ans), un nombre important de filles en Afrique (26%) ne travaillent pas et ne sont pas scolarisées, contre environ 9% des garçons. En outre, environ 22% de ces filles sont mariées, contre seulement 1% des garçons.
56% de la tranche d’âge 20-24 ans sont mariées et ont des enfants
Lorsque ces adolescents plus âgés passent à l’âge adulte (20-24 ans), la disparité entre les sexes est encore plus prononcée. Parmi les jeunes femmes de cette tranche d’âge, 56% sont mariées et ont des enfants, tandis que moins de 16% d’entre elles poursuivent leurs études. En revanche, les jeunes hommes sont plus susceptibles de poursuivre leurs études ou d’entrer sur le marché du travail, et 71% d’entre eux restent célibataires et sans enfant.
L’autonomisation, un investissement précieux
L’autonomisation des adolescentes n’est pas seulement une question de droits humains ; c’est aussi un investissement précieux. Le rapport révèle que chaque dollar investi dans l’autonomisation des adolescentes peut générer un impact économique plus que décuplé. Le bénéfice net de ces investissements s’élève à environ 2 400 milliards de dollars. Ce chiffre contraste avec le coût total de l’investissement dans les deux prochaines générations de filles dans tous les pays, qui s’élève à moins de 200 milliards de dollars.
M. CISS












