100 gestionnaires de l’énergie ont été déployés et seront à terme 9000 gestionnaires pour rationaliser la consommation d’énergie et accompagner la réduction de la facture d’électricité qui a coûté à l’Etat 71,6 milliards en 2023. Pour le chef du gouvernement, l’administration doit donner l’exemple dans cette dynamique de rationalisation avant d’appeler le peuple à consentir des efforts.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé hier la cérémonie d’installation de la première cohorte de gestionnaires de l'énergie dans les administrations publiques. Une occasion de faire un plaidoyer fort en faveur de la rationalisation de l’énergie dans l’administration ; d’autant plus que la facture d’électricité coute chère à l’Etat : 71,6 milliards en 2023. A l'en croire, l'administration doit donner l’exemple dans la gestion de l’énergie. « On ne peut pas demander à la population de faire des efforts dans leur consommation d’énergie pendant que, dans l'administration, le gaspillage de la ressource est devenu monnaie courante. C’est pourquoi le programme de rationalisation des dépenses de l’administration est au cœur de notre action. Le gaspillage dans l’administration pose un problème et j’en sais quelque chose pour avoir été haut fonctionnaire », explique Ousmane Sonko, qui appelle à la rationalisation de la consommation de l’énergie. Dans la journée, dans son bureau, en pareille période, il n’allume ni lampe ni le climatiseur. « Ces petits réflexes peuvent nous permettre d’économiser des milliards de francs Cfa qu’on pourrait réorienter vers des secteurs qui en ont besoin : la santé, l’éducation, les infrastructures, etc. », indique le chef du gouvernement qui invite l’administration à montrer l’exemple afin que le peuple puisse s’inscrire dans cette dynamique de rationalisation.
Le Sénégal ne peut se développer avec le prix du kWh qui dépasse 100 francs
Poursuivant, il révèle que l’énergie fait partie de l’une des plus grandes priorités de son gouvernement. « Sans énergie en qualité et en quantité et à coût abordable, on ne peut développer un pays. Le Sénégal ne peut se développer avec le prix du kWh qui dépasse 100 francs comparé aux pays dont le kWh est à 40 francs. Certains pays de l’Afrique de l’Ouest sont à 60 ou 65 francs pour le prix du KWh. Il sera difficile pour un investisseur de choisir le Sénégal au détriment de ces pays si dans les autres facteurs de compétitivité nous sommes à égalité en termes de ressources naturelles, de matières premières et de ressources humaines ; parce que nous avons la même configuration démographique avec des populations jeunes qui ne demandent qu’à être formés et à travailler », explique Ousmane Sonko, persuadé que l’énergie est un facteur discriminant dans cette compétition. « Là où se trouve l’énergie se trouve l’industrie, se trouve la production », ajoute-t-il. En effet, le problème de l’énergie, dit-il, ce n’est pas une affaire de la Senelec, mais de tous les Sénégalais.
Cependant, pour réussir ce pari, il faut un plan sur le moyen et le long terme étant donné que l’énergie coûte chère. «Une centrale est un investissement lourd qu’il faut planifier par rapport à la situation trouvée sur place et dans un partenariat public-privé qu’il faut revoir et rénover. L’énergie est un secteur de sécurité nationale, c’est pourquoi l’Etat ne va pas le laisser entre les mains de privés qui se querellent», cogne le Pm faisant allusion aux promoteurs de West African Energy.
Réduction de la facture publique d’électricité de 6,7 milliards par an
Toujours, dans cette dynamique de planification dans le temps, il précise que l’objectif est d’atteindre 10.000 MW en 2050. A cet effet, il appelle le peuple et l’administration à accompagner cet objectif. Il s’agira, dit-il, d’adapter notre consommation par rapport à cette planification stratégique. La Directrice de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme), Mame Coumba Ndiaye, a rappelé que l’installation de cette cohorte de gestionnaires de l’énergie vise à stimuler la maîtrise de l’énergie, lutter contre le gaspillage et réduire la facture publique d’électricité. Cette première phase de gestionnaires cible les 100 plus gros consommateurs dont 17 ministères. En tout, le programme va mobiliser 9000 gestionnaires à travers les administrations du pays. Ce programme, ajoute la patronne de l’Aeme permettra à l’Etat d’économiser 6,7 milliards par an sur ses factures d’électricité.
M. CISS













