En prenant officiellement les rênes du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, ce lundi, Me Mouhamadou Bamba Cissé a lancé un message fort : assurer la sécurité des personnes et des biens dans un Sénégal confronté à des menaces multiformes, tout en ouvrant largement ses portes aux acteurs politiques, à la société civile et aux guides religieux. Un discours qui se veut à la fois ferme et rassembleur.
La salle du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique vibrait, ce lundi, d'une solennité particulière. L’heure était au passage de témoin entre le général Jean-Baptiste Tine, ministre sortant, et Me Mouhamadou Bamba Cissé, nouveau patron de ce département stratégique.
Dès ses premiers mots, le général Jean-Baptiste Tine a exprimé sa gratitude envers le président de la République et le Premier ministre pour la confiance placée en lui pendant un an et demi. «Nos efforts se sont concentrés sur les chantiers essentiels pour nos concitoyens», a-t-il résumé, citant la modernisation de l’administration territoriale «pour la rendre plus proche, plus efficace et plus transparente » ainsi que le renforcement de la sécurité au quotidien. Il a rappelé avec fierté l’organisation des élections législatives anticipées de novembre 2024 « dans la paix et sans contestation », saluant le «professionnalisme remarquable» de toutes les composantes du ministère.
Dans une atmosphère chargée d’émotion et d’estime réciproque, le général Tine a également eu un mot particulier pour son successeur. «Votre brillant parcours d’avocat riche de plus de deux décennies d’expérience au barreau est plus qu’un atout. Il constitue un symbole fort à l’heure où notre pays place la justice au cœur de son projet. Votre expertise reconnue en droit sera une boussole précieuse pour piloter ce ministère appelé en permanence à trouver l’équilibre juste entre l’impératif de sécurité et le respect scrupuleux de l’État de droit et des libertés publiques», a-t-il déclaré, avant d’assurer que Me Cissé trouvera sur place une administration «compétente, loyale et dévouée».
Prenant la parole, le nouveau ministre a commencé par remercier son prédécesseur pour ses mots «chaleureux et profonds», le qualifiant de «monument» et de «référence» pour la nouvelle génération. «Je vais devoir vous acculer tout le temps en prenant conseil auprès de vous. Parce que je sais que de vous jaillira la lumière», a-t-il confié devant un parterre d’autorités civiles et militaires et plusieurs confrères avocats venus le soutenir.
Mais très vite, Me Mouhamadou Bamba Cissé est entré dans le vif du sujet, sa feuille de route. «Notre priorité sera d’assurer le bon ordre, la tranquillité et la sauvegarde des personnes et de leurs biens. Nous devons davantage remettre en selle l’ordre, le civisme, la sûreté, la salubrité et la tranquillité publique. Je le dis avec toute la gravité qui sied. La discipline, l’amour du bien commun, l’amour de la patrie sont des vertus qu’il nous faut ressusciter avec fracas», a martelé l’avocat devenu ministre.
«Ma porte vous sera grandement ouverte de tout temps»
Souhaitant ancrer son action dans une vision moderne du service public, Me Cissé a insisté sur la nécessité de rompre avec «la puissance publique» pour aller vers «le service public», c’est-à-dire un service public au bénéfice de tous les Sénégalais. Une manière de rappeler que la sécurité et l’ordre public ne sont pas une fin en soi mais doivent s’exercer dans le respect des droits et libertés des citoyens.
Son appel à la concertation a été clair et sans ambiguïté. «La concertation, le dialogue dynamique et constructif avec de larges consensus seront les outils avec lesquels nous comptons mener notre action», a-t-il affirmé, tendant la main aux acteurs politiques, à la société civile et aux guides religieux. «Ma porte vous sera grandement ouverte de tout temps. Je puis vous rassurer de ma disponibilité et ensemble nous mènerons la barque à bon port», rassure l’avocat.
Baye Modou SARR
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