L'Institut international de la presse (IPI) s'est associé à la Fondation des médias pour l'Afrique de l'Ouest (MFWA) pour produire un kit d'outils de ressources sur les cadres juridiques et réglementaires régissant les médias au Sénégal. D’autres organisations comme le Groupe sénégalais de défense des droits numériques «Jonction» ont également contribué à la production de la boîte à outils, qui fournit un aperçu complet de la situation nationale, régionale et internationale, ainsi que des cadres protégeant la liberté de la presse et l'accès à l'information au Sénégal. Dans un rapport de 49 pages consignant le travail de ses experts, l’IPI renseigne que ses activités de surveillance ont documenté une augmentation inquiétante des menaces et des violations de la liberté de la presse cette année au Sénégal, notamment les arrestations et les détentions illégales de journalistes ou encore des cas de censure.
Organisation mondiale dont le but est de promouvoir et de protéger la liberté de la presse et de veiller à l'amélioration des pratiques journalistiques, l'Institut international de la presse (IPI) s’est intéressé au Sénégal en produisant un rapport d’une cinquantaine de pages sur le cadre législatif régissant la liberté de la presse au Sénégal. «Les activités de surveillance de l'IPI ont documenté une augmentation inquiétante des menaces et des violations de la liberté de la presse cette année au Sénégal, notamment les arrestations et les détentions illégales de journalistes ou encore des cas de censure», note IPI.
Pour étayer ses propos, l’organisation fondée en octobre 1950 et présente dans plus de 120 pays à travers le monde rappelle dans son rapport parcouru par «Les Echos», qu’en juin, juillet et août 2023, le gouvernement a fermé l’internet lors de manifestations publiques et bloqué TikTok. «Un autre exemple est le cas du journaliste Pape Ale Niang, qui a été arrêté trois fois cette année, tandis que Walf Tv a également été suspendue à plusieurs reprises», note encore IPI. Et d’ajouter que c’est dans ce contexte que l'IPI s'est associé au groupe sénégalais de défense des droits numériques Jonction et à la Fondation des médias pour l'Afrique de l'Ouest pour développer une boîte à outils mettant en évidence les cadres juridiques et les engagements protégeant la liberté de la presse au Sénégal. «Cette ressource peut être utilisée par les militants, les journalistes et d’autres parties prenantes pour tenir le gouvernement responsable du respect des normes nationales et régionales protégeant les droits des journalistes», lit-on sur la note.
Indiquant que le Sénégal a ratifié plusieurs instruments aux niveaux international et régional qui lui imposent des obligations de respecter la liberté de la presse, IPI note qu’il s’agit notamment «de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, entre autres». «La Constitution de la République du Sénégal garantit également les droits fondamentaux à la liberté d'expression, à la liberté d'opinion, à la liberté de la presse et à la liberté d'information», a tenu à rappeler l'Institut international de la presse. Mais, regrette-t-il, «malgré ces engagements en faveur de la liberté de la presse, le Sénégal a adopté une législation qui limite et porte atteinte à ces droits, notamment des dispositions du Code pénal et du Code de la presse du pays».
Dans son rapport, IPI a mis en évidence certaines de ces dispositions problématiques et des cas de menaces et de violations de la liberté de la presse. Aussi, alors que le Sénégal se dirige vers les élections générales de février 2024, l'IPI espère que les parties prenantes œuvrant pour protéger et défendre la liberté des médias au Sénégal et au-delà, pourront bénéficier de cette boîte à outils comme ressource pour améliorer l'environnement opérationnel des journalistes au Sénégal.
Sidy Djimby NDAO










