La proposition du député de Pastef Amadou Bâ d’une loi interprétative de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024 continue d’animer le débat public. Après les acteurs politiques, c’est au tour du journaliste-politicien Madiambal Diagne de s’inviter. Selon lui, Pastef est dans la diversion c’est pourquoi il invite par ricochet les magistrats et les forces de l’ordre et de sécurité à prendre leurs responsabilités.
Après plusieurs semaines de mutisme et loin des débats politiques, Madiambal Diagne brise le silence pour exposer son point de vue sur la question brûlante de la loi d’amnistie. Dans un post, le journaliste-politicien grossit les rangs de l’opposition qui déchire la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie introduite par le député de Pastef, Amadou Bâ. L’ex-greffier devenu journaliste fait savoir que « le seul combat qui vaille est celui de l'abrogation totale de la loi d'amnistie de 2024 ». A l’en croire, « la proposition de loi portée par Amadou Ba de Pastef apparaît comme une diversion ».
Le président du groupe de presse « Avenir communication » conforte le député non inscrit Thierno Alassane Sall qui a vu sa proposition d’abrogation rejetée par le bureau de l’Assemblée nationale. « Le combat doit porter exclusivement sur l'abrogation totale ! », fait-il savoir. Une posture motivée selon ses propos par une interpellation de proches sur la question. « De nombreux amis souhaitent m'associer à une campagne contre ce texte. J'ai refusé de le faire pour essentiellement deux raisons », dit-il.
Cependant face à cette situation, le camarade du député Amadou Bâ N°1 non-inscrit donne des solutions qui pourraient permettre au gouvernement de retirer ce projet de loi. « Une mobilisation du genre 23 juin 2011 sera un alibi pour le pouvoir de retirer le texte du député Amadou Ba de Pastef et la loi resterait intacte. Ce qui me semble être de l'intérêt des plus hautes autorités de l'Etat. Or, cette loi ne devait pas exister et doit être totalement bannie. Le combat doit être porté exclusivement pour l'abrogation totale de la loi d'amnistie, comme du reste l'avait préconisé le député Thierno Alassane Sall », propose Madiambal.
En effet, si cette initiative ne passe pas et que le régime s’entête à faire passer la loi Amadou Bâ de Pastef, il évoque la responsabilité des forces de l’ordre et de sécurité magistrats. L’ex-greffier interpelle ainsi ses ex-collaborateurs à prendre leur responsabilité. « Si d'aventure la loi portée par Pastef passe, j'estime que la responsabilité sera celle des magistrats et des Fds, qui se verraient ainsi faire hara-kiri. Chacun devra porter sa part du combat contre l'injustice. Comment accepter que ceux qui ont défendu la République soient considérés comme les bourreaux, et les fauteurs de troubles des héros indemnisables ? J'estime qu'il faut laisser Pastef suivre sa logique jusqu'au bout », conclut Madiambal Diagne.
Il faut rappeler que c’est le député de Pastef Amadou Bâ qui a introduit une proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. La présente loi interprétative vise à clarifier le sens et la portée de certaines dispositions de la loi antérieure, notamment en ses articles 1 et 3 puis, adapter le corpus juridique interne aux conventions internationales auxquelles le Sénégal a adhéré et qui s'imposent au législateur. Elle vise selon son auteur à clarifier le champ d'application du texte, afin d'éviter que la loi nationale puisse entrer en conflit avec les accords internationaux régulièrement ratifiés par le Sénégal. C’est une proposition qui comporte six articles.
Elle doit être présentée en plénière le 2 avril prochain pour être votée par les parlementaires. Et face à ces séries de dénonciations, le député Guy Marius Sagna promet de faire un amendement pour la réécriture afin de prendre en charge des questions bien précises.
Baye Modou SARR













