En marge de la cérémonie de présentation de vœux et de décoration des agents du ministère de l’Industrie et du Commerce, le ministre est revenu sur les grands projets de son département. L’industrialisation du pays à travers les agropoles, la transformation des produits pour leur donner une valeur ajoutée, en plus des réformes entreprises, ainsi que le contrôle des prix, sont les piliers pour amorcer le développement du Sénégal.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a rendu hier les honneurs de la République à 89 agents de son ministère élevés dans l’Ordre national du Lion et l'Ordre national du mérite après plus de quatre ans sans décoration. Une entorse qu’il a décidé de corriger en procédant chaque année à la décoration des agents les plus méritants. « On doit rendre toujours hommage à l’excellence, sinon on va encourager la contreperformance», indique-t-il. Une occasion également pour le ministre de revenir sur les grands projets de son département, après la jonction de l’Industrie et du Commerce devenu à cet effet un pilier dans l’agenda de transformation Sénégal 2050. « Le ministère de l’Industrie et du Commerce est devenu un ministère extrêmement important dans le nouveau référentiel. Tous les grands pays qui se sont développés ont fusionné leur industrie et le commerce. Il faut faire en sorte que tous les produits qui sont produits au Sénégal soient protégés pour développer notre tissu industriel. Notre rôle est de transformer les produits, de leur donner une haute valeur ajoutée », explique le ministre.
«A chaque fois qu’on exporte nos matières premières, on exporte de l’emploi»
Cela passe, dit-il, par l’industrialisation du pays. A cet effet, il est d’avis que la tendance actuelle avec la concentration de 80% des industries à Dakar doit être renversée. « Comment développer un pays qui n’a pas d’usines et qui exporte ses matières premières ? Nous importons l’équivalent de 7000 milliards chaque année pour 2500 produits. A chaque fois qu’on exporte ces matières premières, on exporte de l’emploi », se désole de constater le ministre qui fait état de l’érection, dans un premier temps, de huit agropoles à travers le pays pour quitter le triangle de prospérité Thiès-Mbour-Dakar. Dans cette dynamique, il a annoncé la mise en œuvre de politiques incitatives à travers le paiement de moins d’impôts pour les investisseurs qui veulent investir hors de Dakar. Dans cette logique de territorialisation, Serigne Guèye Diop annonce aussi la création de 11 nouveaux services du commerce intérieur sur l’ensemble du territoire. Il a également invité les directeurs d’agence à suivre cette dynamique de territorialisation. «Si on veut faire une nouvelle politique territoriale, il est hors de question de rester à Dakar. Tant qu’on sera à Dakar, on ne va pas se développer. On l’a vu avec l’Aprosi, avec pratiquement toutes les agences», précise le ministre.
1000 volontaires pour le contrôle des prix lancés le 4 avril
Outre l’industrialisation et la transformation, le ministre annonce aussi le lancement de 1000 volontaires le 4 avril prochain pour le contrôle des prix. A l’en croire, l’Etat a consenti beaucoup d’effort, 54 milliards, pour subventionner les prix. S'y ajoute la réalisation de 2000 boutiques grande surface sur le territoire national. Poursuivant, le ministre a fait état d’une baisse du prix du riz qui sera annoncée prochainement. Cette décision découle du voyage en Inde pour négocier un stock d’un million de tonnes ainsi que son coût à la baisse. Par ailleurs, face aux nouveaux défis du gaz et du pétrole, il a annoncé des réformes importantes sur les ressources humaines. «Nous avons du gaz et du pétrole et le volet métrologie va être renforcé. Nous n’avons pas beaucoup d’ingénieurs métrologues pour contrôler les bateaux de gaz et de pétrole. C’est une nouvelle compétence et chaque année, nous allons envoyer des ingénieurs en Côte d’Ivoire, en France ou en Algérie pour être formés. La formation continue de nos agents est une condition sine-qua-non pour développer le pays», indique M. Diop qui annonce deux grands événements de son département : le forum «Invest in Sénégal» et le forum de «levée de fonds» pour promouvoir le label made in Sénégal. En effet, il est persuadé que l’avenir des jeunes n’est pas l’Espagne ou l’Europe, mais le Sénégal.
M. CISS
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