Le Train express régional fait parler encore de lui. Avant-hier, un des trains est tombé en panne au niveau de l’arrêt de PNR. Un moment dur vécu par les passagers.
Pourtant considéré comme le moyen de locomotion le plus sûr, une frayeur a été vécue avant-hier dans le Train express régional. C’est la visite du chef de l’Etat dans les cités religieuses de Touba et de Tivaouane qui a noyé cet incident qui a semé une grosse panique à bord d’une des rames. C’est dans l’après-midi que l’incident a été noté. Les vidéos qui passent en boucle dans les réseaux sociaux montrent des passagers suffoquant et aidés par d’autres passagers. Ce sont surtout des femmes qui suffoquent du fait de la chaleur. Passager du Ter, Daniel Latyr Tine est revenu sur le calvaire vécu ce jour. «L'incident tragique du Ter le 15 avril 2024 est en train d'être passé sous silence, alors que tous les passagers ont vu la mort en face», dénonce-t-il d’emblée.
Les bébés criaient, deux passagers tombent et perdent connaissance
Le passager revient dans les détails sur l’incident. «Vers 15h10, la rame en provenance de Dakar s'est brusquement arrêtée à hauteur de PNR. Le conducteur nous annonce que le train est en panne en nous demandant de patienter le temps de voir l'origine. Quelques instants après, il nous dit qu'il va couper le moteur du train et le redémarrer et que pendant ce temps la climatisation sera coupée. Jusque-là, aucun souci puisque nous pensions et espérions que cela n’allait pas durer», explique le passager. A l’en croire, «les minutes passèrent et les heures, sans solution. Du coup, on a commencé à manquer d'air, puisque le Ter, tel que conçu, n'a pas de fenêtres ouvrables. Les bébés criaient et deux passagers (un jeune homme et une femme) tombent et perdent connaissance», dit-il.
Les gendarmes nous ont dit qu’ils n’ont pas le droit d’ouvrir les portes des wagons
Face à cette situation, les passagers ont demandé l'ouverture des portes pour aérer le train. «Chose qu'on nous a refusée, sous prétexte qu'ils (le personnel du train, le conducteur) attendent les ordres de leur supérieur. On le dit aux gendarmes à bord et ils nous répondent qu'ils n'ont pas le droit d'ouvrir les portes. Le temps passe et d'autres passagers continuaient à tomber par manque d'air. Jusqu'à presque 17h10, on était coincé dans le train sans air», regrette M. Tine.
De peur de vivre l’irréparable, les passagers décident de prendre leurs responsabilités pour se sauver de cette situation. «C'est là que nous avons pris nos responsabilités en ouvrant les portes pour soulager les passagers. Aussitôt après, le conducteur est venu en courant pour refermer la porte de notre wagon. Tout le monde a fait bloc pour l'en empêcher. Pendant l'heure qui suit, c'était la querelle entre fermer et ouvrir les portes. Quand la situation était devenue incontrôlable, nous avions décidé de descendre du train et tout le monde a suivi». Il ajoute: «pas d'eau ni de matériel de secours à bord, les mécaniciens riverains qui suivaient la scène depuis le début nous ont jeté de l'eau pour soulager les plus souffrants. C'est après cela que les sapeurs-pompiers et deux pick-up de Seter sont arrivés sur les lieux pour évacuer les malades», détaille l’homme qui note que «pendant plus de 2h, on a vécu l'enfer sans aide ni assistance».
La Seter minimise et parle de panique des passagers
Le Directeur général de Seter, Abdou Ndéné Sall, minimise la situation et parle d’incident mineur. «Les agents de la Seter se sont bien chargés des passagers. La situation était contrôlable par le personnel. C’est un coup de panique des passagers qui a été noté, mais rien de grave», a déclaré Abdou Ndéné Sall à la presse. En réponse aux propos du Dg de la Seter, le passager, rouge de colère, balaie tout d’un revers de main. «J'ai écouté M. Abdou Ndéné Sall, Dg de Seter sur la Rfm donner une version des faits totalement fausse. Il fallait être là pour juger de la gravité des faits et du comportement irresponsable du personnel ainsi que du conducteur. M. le Dg, désolé de vous le dire mais vous avez m… en déclarant que la Seter s'est bien occupée des passagers et que c'était un coup de panique de notre part », conclut le passager.
Baye Modou SARR
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