Ibrahima Thiam, tailleur de son état, a été jugé hier, mardi, 11 mars 2025 devant la chambre criminelle de Dakar pour meurtre. Il est accusé d'avoir mortellement poignardé Baye Serigne Djigane après l’avoir accusé de vol, courant 2019 aux Parcelles Assainies.
Les faits remontent à 2019. Au cours d'une bagarre nocturne, Baye Serigne Djigane a été mortellement poignardé aux Parcelles Assainies par le tailleur de 26 ans, Ibrahima Thiam. Celui-ci, accusé de meurtre, a déclaré que la nuit des faits, il est tombé sur une dispute entre un certain Fall Ndiaga, son frère, et la victime, Baye Serigne Djigane. Ce dernier, selon Ibrahima Thiam, était armé d’un pilon et d’un tournevis au cours d'une altercation après que la victime lui a reproché de l’avoir accusé de vol. Pour se défendre, dit-il, Ibrahima Thiam qui a été jugé hier, mardi 11 mars 2025 devant la chambre criminelle de Dakar, dit avoir utilisé un bâton. Hélas, le témoignage de Fall Ndiaga, présent sur les lieux, a contredit cette version servie par l'accusé. Le sieur Fall a révélé que Ibrahima Thiam, au moment de la mêlée avec le défunt, n’était pas lucide. Sur ce, précise-t-il toujours, il a laissé la victime mourante sur place après l’avoir poignardée. C'est ainsi que les gardiens du quartier ont ensuite déplacé Baye Serigne Djigane, qui a succombé à ses blessures peu de temps après.
Néanmoins, les conclusions de l’enquête médico-légale ont accablé l'accusé. Les résultats du légiste ont attesté qu'aucun pilon, ni tournevis n’a été retrouvé sur les lieux du crime. L'homme de l'art a révélé que les blessures de la victime correspondent à l’utilisation d’une corne et non d’un bâton comme l’a affirmé Ibrahima Thiam. Toujours, le rapport médical a également confirmé qu’il n’y avait aucun corps étranger dans la plaie, ce qui invalide la version de l’accusé. Le père de la victime a juste demandé que justice lui soit rendue. "Mon fils était un tailleur, un homme paisible. Ce que l'accusé a dit à la barre et ce que j’en sais sont diamétralement opposés. Je ne réclame pas de dédommagement, mais je veux que justice soit rendue", déclaré ce père qui est toujours habité par la douleur d'avoir perdu son fils.
Le procureur rejetant l'argument de légitime défense évoqué par Ibrahima Thiam, a requis 8 ans de réclusion criminelle contre cet accusé pour homicide volontaire. Le parquet d'expliquer : "cette affaire m’inspire un excès de zèle. Un excès de zèle devient de la folie. Ibrahima Thiam avait accusé la victime de vol sans preuve, ce qui a déclenché la dispute. Il essaie d’articuler une légitime défense ou une excuse de provocation, mais les faits montrent qu’il a agi avec intention de nuire". L'avocat de la défense a plaidé la clémence pour Ibrahima Thiam. "Il n'avait pas l’intention de tuer. Il s’était retrouvé impliqué dans une situation qui a dégénéré. Il n'est pas un criminel endurci. Il mérite une seconde chance", a confié la robe noire. Délibéré au 15 avril 2025.
Fatou D. DIONE













