Le réveil a été brutal et douloureux, hier, pour les riverains de la principale route de Tally Diallo, sise à Thiaroye gare «Jumma Ji». Ils ont en effet découvert au petit matin le corps sans vie du vieux vigile Daouda Guissé, 70 ans, qui avait les mains et les pieds ligotés. Le vieil homme a été retrouvé mort devant un atelier de peinture de carrosserie de véhicule, dont il assurait nuitamment la garde et celle du dépôt de produits alimentaires cambriolé.
Daouda Guissé a perdu la vie dans des circonstances effroyables devant son lieu de travail de vigile de nuit à Tally Diallo de Thiaroye «Jumma Ji». La découverte macabre a été faite, tôt le matin d’hier, par des passants et riverains de la route principale de la localité. Le corps sans vie du vieil homme a suscité un élan d’indignation et de colère au sein de la population, qui se perd en conjectures sur les véritables conditions de décès tragique du vieillard.
La restauratrice soupçonne un cambriolage du magasin, va alerter le vigile et découvre l’horreur
Ramatoulaye Sy, dite Mme Diaby, vend le petit-déjeuner à côté d’une boulangerie et d’un dépôt de produits alimentaires, en bordure de la route principale. Elle a l’habitude, après son travail, de confier ses affaires au vigile et de les récupérer le lendemain matin. Ce fut le cas, hier. Mais, à son arrivée, elle constate bizarrement que le dépôt de produits alimentaires est ouvert, soupçonne un cambriolage et se retire en catastrophe. Elle pose immédiatement sa bassine, contenant son matos, traverse la route et file droit au poste du gardien. Toute essoufflée, elle l’interpelle avec insistance et fermeté, et lui demande de se réveiller et de venir vite voir, car le dépôt de produits alimentaires aurait été visité par des cambrioleurs.
Paa Guissé présentait des traces de coups et de blessures à la tête ; un filet de sang s’échappait de son nez
Face à l’absence de réaction du vigile, rapporte la vendeuse de petit-déjeuner, elle insiste davantage et le tape pour le tirer de la torpeur. Sans succès. Elle revient à la charge, promène le regard et voit que les mains et les pieds du vieil homme sont solidement ligotés. Elle soupçonne un meurtre, hurle de stupeur et tire brusquement vers elle le vieux Guissé, dont le cou tient difficilement et semble être brisé. «J’ai aussitôt crié en disant Paa Guissé est mort. J’ai aussitôt enlevé l’habit que je portais sur moi et avec lequel j’ai recouvert le vieux Guissé. Je suis restée alors torse nue et j’ai couru à toutes jambes pour aller alerter la famille Tijaani. A mon retour, j’ai pris le drap de couverture de ma gargote et l’ai recouvert tout le corps, avant qu’il ne soit évacué des lieux», a soutenu Ramatoulaye. Qui dénonce avec vigueur le sort tragique du vieux et loue ses qualités morales. «C’était un homme exemplaire et serviable. Il faisait ce boulot de vigile pour juste subvenir aux besoins de sa famille», déclare-t-elle, entre deux sanglots. Le défunt présentait de graves blessures corporelles, notamment sur la tête et un filet de sang s’échappait de son nez.
Vieux Père NDIAYE
La thèse du cambriolage suivi de crime crapuleux fortement agitée
La découverte du corps sans vie du vieux Daouda Guissé, alias Paa Guissé, hier, à son lieu de travail de gardien d’un atelier de peinture de carrosserie de véhicules, suscite moult commentaires et autres supputations dans le quartier. Les gens se perdent en conjectures sur les circonstances réelles du décès tragique du vieil homme. La thèse du cambriolage suivi de crime crapuleux semble toutefois la mieux partagée au niveau des riverains de la route principale de Tally Diallo de Thiaroye gare Jumma Ji. Ces derniers privilégient ladite thèse et croient dur comme fer que les cambrioleurs du dépôt de produits alimentaires (on parle de 110 bidons de 20 litres et 70 sceaux de sachets d’huile d’un montant de 2 millions 680 mille francs emportés) auraient torturé, battu, ligoté et tué le vieil homme, histoire d’éviter qu’il les balance. D’autant que le défunt se trouverait sur la scène de braquage du dépôt de produits alimentaires en question et aurait tout vu.
Le vigile a-t-il été tué pour avoir tenté d’empêcher le cambriolage ou plutôt comme principal témoin oculaire ?
Avait-il maintenant trouvé la mort pour avoir tenté de se dresser sur le chemin des gangsters pour les empêcher de commettre tranquillement leur forfait, ou avait-il voulu alerter le voisinage par des coups de sifflet lorsqu’il les a surpris en train de s’affairer devant la porte et tenter de cambrioler le magasin, qui a récemment réceptionné un container de marchandises ? Ou plutôt a-t-il été tué par objet contondant par les gangsters, qui le considéraient comme étant le principal témoin oculaire du film du braquage. Notre langue au chat. Toutefois, des indices et autres éléments d’analyse et d’appréciation sur les éventuelles circonstances du drame militent plus que jamais en faveur d’un meurtre crapuleux. Le vigile est marié à une femme et père de 6 enfants. Il vivait avec sa famille au quartier Lamine Diop à Thiaroye et exerçait le métier de gardien depuis des années.
L’autopsie parle de Coups et blessures par objet contondant et d’état de stress ayant entraîné la décompensation d’une cardiomyopathie
Les conclusions du certificat de genre de mort du vigile Daouda Guissé, alias Paa Guissé, sont formelles. Le certificat révèle la cause du décès lié à «des coups et blessures à la tête et au visage par objet contondant et à un état de stress ayant entraîné la décompensation d’une cardiomyopathie». Le rapport médical a été effectué par le service d’anatomie et de cytologie pathologiques de l’hôpital général de Grand-Yoff ex Cto.
V. P. NDIAYE
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