L’Association nationale des familles des victimes et rescapés du Joola (Anfvr/J) n’a pas laissé du temps au gouvernement dirigé par Ousmane Sonko pour mettre sur la table leur dossier. En point de presse le week-end dernier, l’association exige un audit du début à la fin du dossier du Mémorial musée, mais aussi du dossier du naufrage du bateau Le Joola.
C’est au site du Mémorial-musée Le Joola de Ziguinchor que l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du Joola (Anfvr/J) a interpellé les nouvelles autorités. Face à la presse, l’association a appelé le président Bassirou Diomaye Faye à prendre à bras le corps ce dossier pour soulager la douleur éprouvée par les familles depuis le jour du naufrage du bateau Le Joola. Pour le premier acte et pour des raisons de transparence dans la gestion des deniers publics destinés au Mémorial-Musée Le Joola, les membres de l’Anfvr/J exigent de l’administratrice du Mémorial, Sokhna Gaye, un bilan de la gestion de son budget, à l’image de l’Office national des pupilles de la nation. «Nous demandons à l’État d’auditer cette gestion ‘’opaque’’ pour mettre fin au lobby sans scrupule, qui suce le sang de nos victimes depuis des années», fait savoir Cyprien Lopy.
Le premier vice-président de l'Anfvr-Joola invite le président Diomaye Faye et son gouvernement à saisir cette belle opportunité pour promouvoir dans le Mémorial-musée l’insertion socioprofessionnelle des orphelins, des familles et des rescapés du Joola, diplômés et compétents. «La sauvegarde de cette vocation mémorielle, pour la faire vivre de façon structurelle, contribuer à la lutte contre l’oubli, est une exigence de gestion inscrite dans le long terme», fait-il savoir.
Ces familles regroupées au sein de cette association exigent que la gestion managériale du Mémorial-musée revienne aux familles, du fait de leurs ‘’compétences, leurs expériences et vécus, couplés de leurs savoir-faire et faire-faire, pour la sauvegarde de l’édifice et de la mémoire de 2000 victimes’’. Elle fustige le fait qu’elle ait été écartée volontairement par le ministère de la Culture. «Cette mise à l’écart a indisposé les familles, qui jusqu’à ce jour, n’ont pu avoir aucun document justifiant la gestion du Mémorial musée. On ne sait rien de la démarche et du contenu du contrat de Eiffage, tout comme celui de l’architecte et des marchés afférents, encore moins du coût du Mémorial et des impenses», regrette-t-elle.
Baye Modou SARR













