Abass Fall ne souhaite pas voir la dissolution de l’Assemblée nationale ; du moins, tant que la majorité joue son rôle en toute responsabilité, conformément aux intérêts du peuple qui a choisi le changement. Au cas contraire, le nouveau pouvoir sera contraint de dissoudre cette présente législature. Il n’a pas manqué, néanmoins, d’avertir les membres du gouvernement qu’il ne sera pas un député flatteur, avec tous les sacrifices consentis par le peuple pour l’avènement de la démocratie.
Invité de l’émission «En vérité» sur la Rsi (Radio Sénégal international), le député de Yewwi et coordonnateur de Pastef Dakar, Abass Fall, est revenu sur la cohabitation avec la majorité à l’Assemblée nationale. «Pour une fois, la majorité parlementaire doit se réveiller et admettre que c’est le peuple qui a voté pour le changement avec 54% des suffrages et, je pense que l’Assemblée nationale doit s’inscrire dans cette dynamique. Il y a des députés de la majorité qui adhèrent à cette volonté du peuple et qui ont d’ores et déjà décidé d’accompagner le gouvernement sur des questions d’intérêt national», a déclaré le président de la Commission Energie et des Ressources minérales de l’Assemblée nationale. Interpellé sur la possible dissolution de l’Assemblée nationale en septembre, il annonce que seul le parti est habilité à prendre cette position. Néanmoins, il fait remarquer : «cela ne sert à rien de dissoudre l’Assemblée nationale pour une nouvelle majorité mécanique qui va reprendre les mêmes pratiques. A mon avis, si l’Assemblée joue son rôle en toute responsabilité, en phase avec les intérêts du Sénégal, je crois que la dissolution peut attendre. Nous militons pour la cohabitation, mais il y a des choses que nous n’accepterons plus. Beaucoup de choses pas du tout catholiques se sont passées à l’Assemblée nationale ; des choses à revoir. Il faut un changement de comportement de tous les députés. Cependant, si nous constatons qu’on ne peut plus travailler ensemble, nous ferons ce que la loi nous permet de faire, on n’aura pas d’autre choix que de dissoudre l’Assemblée nationale», dit-il.
Abass Fall prévient le gouvernement
Concernant les membres du gouvernement, Abass Fall s’est voulu clair. «Ne vous attendez pas à un Abass Fall qui va vous caresser dans le sens du poil. Ces pratiques sont révolues et je ne serai pas ce type de député. Des gens ont lutté pour l’avènement de la démocratie au péril de leur vie, certains ont fini sur des fauteuils roulants, plus de 2000 personnes emprisonnées ; tous ces gens-là ne se battaient pas pour qu’on vienne flatter Diomaye, Sonko ou ses ministres. Ils se sont battus pour que les préoccupations des Sénégalais soient prises en compte. Et tant que le gouvernement est dans cette dynamique, nous allons les encourager et les accompagner ; mais s’ils ne sont plus dans cette dynamique, ils feront face à un député élu par le peuple et non un partisan de Pastef», avertit le député de Yewwi.
M. CISS













