Le chroniqueur Adama Fall a été finalement relaxé après son placement sous mandat de dépôt. Il a comparu hier, mercredi 26 février 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour diffusion de fausses nouvelles.
Le chroniqueur, Adama Fall, est sorti haut la main de cette procédure judiciaire que le procureur avait enclenchée contre lui. Ce prévenu a été relaxé hier, mercredi 26 février 2025, par le tribunal des flagrants délits de Dakar où il a été jugé pour diffusion de fausses nouvelles, après sa détention provisoire. Son arrestation fait suite à une émission télévisée au cours de laquelle il avait fait état de l’implication présumée d’un proche du Premier ministre Ousmane Sonko dans une affaire de trafic de migrants à destination du Qatar. Des jeunes auraient payé entre 1,5 et 2 millions de F Cfa dans l’espoir de décrocher un voyage, selon Adama Fall. Il expliquait même que c'est une auditrice vivant aux États-Unis, informée par une certaine Kiné, qui avait affirmé que des personnes proches du pouvoir profiteraient de la détresse des jeunes pour leur extorquer de l’argent en échange de promesses de voyage vers le Qatar ou l’Espagne.
le procureur requiert 6 mois et une amende de 500.000 F Cfa
À la barre du tribunal, Adama Fall a révélé avoir utilisé le conditionnel pour présenter ces informations, tout en soulignant qu’elles restaient à vérifier, appelant ainsi les autorités à ouvrir une enquête pour clarifier la situation. Mais pour le procureur, les déclarations de Adama Fall jettent un discrédit sur les institutions. Associer le nom du Premier ministre ou de son entourage à une affaire d’escroquerie revenait à attaquer l’image du gouvernement dans son ensemble, d'après toujours le parquet. Il a requis 6 mois de prison ferme assortis d'une amende de 500.000 F Cfa après avoir indiqué qu'un chroniqueur se doit de vérifier ses informations avant de les diffuser, surtout lorsqu’elles concernent des sujets aussi sensibles.
À la suite des réquisitions du ministère public, Me El Hadji Amadou Sall a affirmé que le parquet était “venu au secours de personnes qui n’ont pas eu le courage d’engager une procédure de diffamation”. Me Sall a, par ailleurs, rappelé que le ministère des Affaires étrangères avait déposé une plainte avant même la diffusion de l’émission, preuve que ces rumeurs circulaient déjà largement. Ce qui prouve, dit-il, que ce trafic existe au moins dans la tête de certains. Le conseil a terminé en soulignant que son client, Adama Fall, a simplement fait son travail en relayant une information d’intérêt public et sans intention de nuire. Après les plaidoiries de Me Aboubacry Barro, Me Omar Youm a de son côté dit avoir vu dans cette poursuite une tentative d’étouffer un débat public légitime. Au final, Adama Fall a été relaxé par le tribunal.
Fatou D. DIONE












