La commission d’instruction de la Haute Cour de justice s’est enfin décidée à entendre sur le fond Mansour Faye. Selon nos informations, l’audition aura lieu ce lundi à 12 heures. Après près de 4 mois à attendre, le grand jour est enfin arrivé pour le frère de Marème Faye Sall, qui va s’expliquer sur la batterie d’infractions qui lui est imputée et qui lui a valu une inculpation en mai dernier et un placement sous mandat de dépôt.
Mansour Faye a surement lancé un ouf de soulagement quand il a appris de ses avocats que la commission d’instruction de la Haute Cour de justice a enfin décidé de l’entendre sur le fond. Pour avoir attendu près de 4 mois, en cellule, le frère de Marème Faye Sall est enfin comme délivré. Il nous revient, en effet, que la commission d’instruction l’a convoqué pour une audition au fond ce lundi à 12 heures. Une occasion pour l’ancien ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale de se défendre devant les juges de la commission d’instruction.
Mansour Faye a été inculpé le 26 mai dernier pour les chefs de détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics, corruption, concussion, blanchiment de capitaux, prise illégale d’intérêt, etc., avant d’être placé sous mandat de dépôt. Le parquet a fixé le préjudice à 2,7 milliards de nos francs. Selon l’accusation, il y a une surfacturation sur une commande de riz durant la période Covid et ladite surfacturation a permis à l’ancien ministre de la République sous Macky Sall de détourner le montant de 2 milliards 700 millions de nos francs. Des accusations réfutées par le frère de Marème Faye Sall, qui soutient que les agents investigateurs ont pris les prix de 2014 et ont fait la différence avec les prix du riz à l’année 2020 ; et pour lui, il est clair que les prix de 2020 sont plus élevés que ceux de 2014.
Mais, ce n’est pas tout, selon l’ancien ministre de la République, il a été félicité par la Cour des comptes dans son rapport, pour avoir, contrairement aux autres, fait un appel d’offres. Mansour Faye estime avoir donc respecté la procédure et il avait même demandé l’avis de l’Agence de régulation des marchés publics. En outre, a expliqué Mansour Faye, une commission a été mise en place et il n’était pas membre de cette commission ; ensuite il y a eu 4 soumissionnaires qui ont été retenus sur les 30 et les marchés ont été approuvés par le ministre des Finances d’alors. Ces explications ont été brièvement développées par ces conseils lors de l’audition de première comparution.
Les robes noires avaient également fait une offre de cautionnement portant sur des biens en nature dont certains n’étaient pas sous le nom de leur client, pour lui éviter la prison et avoir, au pire, le placement sous bracelet électronique. Mais rien n’y fait, la commission d’instruction n’a pas été convaincue. Sur le cautionnement, elle avait exigé un cautionnement par chèque. Ce qui n’a pu se faire. Le mandat de dépôt lui sera décerné. Depuis lors, quatre mois se sont écoulés, Mansour Faye devra surement être beaucoup plus convaincant dans ses contestations sérieuses ou alors présenter le chèque exigé pour humer l’air de la liberté.
Alassane DRAME












