Ce n’est plus un secret ! La Senelec vit des moments difficiles. Après sa sortie pour fustiger et dénoncer la gestion calamiteuse de Makhtar Cissé, le conseil national syndical du Sudeten, à l’issue d’une rencontre, a sorti une résolution pour démonter l’armée mexicaine qui dirige la Senelec.
Malgré l’apparente embellie, il règne une ambiance délétère au sein de la Senelec. En effet, dans une résolution, les syndicalistes réunis autour du Syndicat unique et démocratique des travailleurs de l’énergie (Sudeten) dénoncent avec la dernière énergie les «pratiques actuelles discriminatoires, qui sont légion dans la gestion des ressources humaines». Des pratiques qu’ils jugent «indignes et rétrogrades pour une société nationale phare comme la Senelec qui se veut moderne et à l'avant-garde du respect des règles juridiques et des normes éthiques et morales de la gestion des ressources humaines».
Abus dans les recrutements, l'attribution des postes, des promotions, des primes et des récompenses
Si ces syndicalistes en sont venus à vilipender Makhtar Cissé, c’est qu’ils lui ont adressé deux mémorandums pour dénoncer la mauvaise gestion des ressources humaines, mais ce dernier leur a opposé une indifférence totale en guise de réponse. Dans leurs mémorandums, ils dénonçaient des abus constatés dans les recrutements, l'attribution des postes, des promotions, des primes et des récompenses. Ainsi, ils appellent le Directeur général de la Senelec à prendre ses responsabilités et à agir pour remettre de l'ordre dans la gestion du personnel, en usant de ses pouvoirs pour que la transparence, l'équité et la justice soient les normes dans cette entreprise.
Embauches multiples au nez et à la barbe des agents de Senelec
Mieux, ils interpellent les autorités étatiques quant aux risques de détérioration du climat social de l'entreprise, si les pratiques de gestion des ressources humaines sombres et nébuleuses en cours à la Senelec ne sont pas arrêtées. Autre constat relevé par les syndicalistes, c’est la situation du «personnel de l'entreprise qui a consenti d'énormes sacrifices pour obtenir des diplômes et améliorer son niveau de formation, mais qui demeure ignoré au profit de nouvelles recrues bénéficiant de tous les avantages et largesses que ni le profil ni l'expertise ne justifient». Ils ont aussi fustigé les «multiples embauches opérées (plus de 800 recrues en moins de 3 ans) et dont certains, des étudiants directement cueillis à partir de l'étranger pour signer des contrats en Cdi», au nez et à la barbe des agents des autres directions de Senelec.
Pourtant, les syndicalistes disent avoir tant bien que mal tenté de mener leur bataille d’une manière pacifique, mais ils constatent que «la démarche pacifique du Sudeten pour une résolution apaisée et porteuse des problèmes des travailleurs, à travers les alertes, les déclarations, les dénonciations, les notes d'informations, les audiences et les rencontres avec la Direction générale, deviennent inopérantes, infructueuses et ressemblent à de la duperie orchestrée par la Direction des Ressources humaines».
En tout état de cause, le Sudeten réclame la régularisation des contractuels (certains contrats courent depuis 10 ans), à l'instar de ceux du commercial, exige l'arrêt de ces «contrats immoraux qui n'honorent pas les agents qui officient dans ces directions».
Samba THIAM