Les mesures prises par le gouvernement pour la réussite de la campagne agricole sont saluées par le monde agricole. Et parmi ces mesures, il y a la reprise des activités du conseil supérieur de l’agriculture, l’apurement de la dette.
Dans les discussions entre le gouvernement et les représentants du monde paysan, il y est ressorti la question de la mutualisation des fonds comme le fonds de garantie, fonds de bonification et fonds de calamités mis en place depuis les années 1990 avec le Fongip. S’ils sont cumulés, les mécanismes qui pourront aider et accompagner les producteurs et les opérateurs seront enfin trouvés. Ces trois premiers fonds existant dans les banques agricoles malheureusement n’ont toujours pas été utiles aux ayants droit. Les intervenants notent que les acteurs, les banques et l’Etat n’ont pas trouvé de consensus sur leur mise en œuvre. Ainsi, il est demandé au Premier ministre de solutionner pour bien des petits producteurs et ceux qui ont des garanties modestes, car les banques s’arment toujours de la disposition prudentielle cumulée.
A la fin des travaux, l’ancien parlementaire Aliou Dia qui a assisté au conseil interministériel s’est réjoui de la contribution des forces de défense et de sécurité sur le transport des produits. « L’armée a toujours été sollicitée. Les mesures prises sont salutaires. Les organisations paysannes vont s’organiser et s’investir pour encadrer les producteurs de se retrouver en coopératives au niveau local pour aboutir au sommet comme le veut le Premier ministre » précise-t-il.
« Nous nous félicitons de l’augmentation du budget agricole de plus de 20 milliards parce que l’année dernière c’était 100 milliards. Les 20 milliards de plus avec le paiement de la dette permettra de booster la production. Mais il y a une recommandation de Maputo qui demande à tous les pays membres de donner 10% de leur budget national à l’agriculture. Donc on est très loin de ces 10% mais comme il y a un effort de 20 milliards, c’est à féliciter. L’essentiel pour nous, c’était le paiement des dettes pour permettre aux opérateurs de pouvoir répondre à l’attente de l’Etat. Nous saluons la reprise des rencontres du conseil supérieur de l’agriculture que le Premier ministre a annoncé », conclut M. Dia.
Contrairement à Aliou Dia, Ousmane Diakhaté est dans tous ses états. Il a dénoncé le déroulement du conseil interministériel. A l’en croire, les huiliers devraient prendre la parole. Le Regroupement des acteurs du secteur industriel agroalimentaire de Touba crache sa colère. « Quand on veut de la souveraineté alimentaire, la transformation est très importante. On ne peut pas atteindre cet objectif sans transformer les produits issus de la production. Nous sortons de ce conseil sans y prendre parole. Nous avons notre mot à dire sur la production et sur la transformation. C’est la première fois qu’un conseil de ce genre s’organise sans que les huiliers prennent la parole. L’organisation est mal faite. Ils parlent de souveraineté alimentaire, d’économie endogène. Le maillon le plus important, c’est la transformation. Si on ne transforme pas, on ne peut pas produire et si on produit et on ne transforme pas, on ne peut pas vendre. Il est essentiel aujourd’hui de capter notre potentiel. Tout le monde sait qu’on importe de l’huile et on exporte nos graines d’arachide en l’état brut. C’est la valeur ajoutée qui est exportée, c’est la plus-value qui est exportée. Ce qui nous fait mal les exportateurs ont pris la parole qui nous est privée alors qu’on parle de production. Dites-nous où est l’exportation dans la production ?», dénonce le président du Rasiat.
BMS
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
