
Il risque 20 ans de réclusion criminelle pour avoir perpétré des actes de viol et de pédophilie sur des mineures du centre Talibou Dabo. Mouhamadou Moustapha Lo, brancardier de profession dans ledit établissement, a été jugé avant-hier, mercredi devant la chambre criminelle de Dakar.
Employé à l'établissement Talibou Dabo, (un centre accueillant des enfants qui souffrent de déficience), à l'insu de tout le personnel qui avait en charge la surveillance et l'éducation des enfants handicapés, Mouhamadou Moustapha Lo se permettait des choses monstrueuses. Ce pervers sexuel qui faisait partie de l'équipe pédagogique du centre profitait de leur vulnérabilité pour les violer. C'est ainsi qu'il a sexuellement abusé de beaucoup d'enfants qui n'ont pas dénoncé ces actes. Mais il a été démasqué par une de ses victimes, F.B. Fall. C'est le 30 décembre 2020 que cette dernière a dénoncé à la police les assauts sexuels qu'elle subissait de la part de cet individu. Cette fillette déclarait que l'accusé, lorsqu'il a eu à l'accompagner dans les toilettes, a exercé des attouchements sexuels sur elle. C'est dans ces circonstances qu'une autre victime s'est signalée. Il s'agit de la mineure R. Ndiaye, qui avait un retard d'élocution. Celle-ci soutenait devant les enquêteurs que le 26 février 2020, Mouhamadou Moustapha Lo a sucé ses seins et a eu à la pénétrer sexuellement dans les toilettes. Même dans le bus scolaire, dit-elle, il a eu à caresser ses seins et à introduire ses doigts dans ses parties génitales. Ce qui a été conforté par le certificat médical qui a conclu à un hymen béant avec des lésions anciennes.
Mouhamadou Moustapha Lo, interpellé, avait nié ces faits de viol à l'enquête préliminaire. C'est devant le juge d'instruction qu'il est revenu sur ses déclarations et a reconnu avoir introduit son doigt dans le sexe de R. Ndiaye. Il avait même confié s'être introduit dans les toilettes avec son autre victime F.B. Fall pour nettoyer ses organes génitaux.
Mouhamadou Moustapha Lo nie sans convaincre
Inculpé pour viol sur mineure handicapée commis par une personne ayant autorité sur la victime et de pédophilie, Mouhamadou Moustapha Lo a été jugé avant-hier, mercredi devant la chambre criminelle de Dakar. Le célibataire sans enfant domicilié à Grand-Médine a évoqué un coup monté sur sa personne. «J’ai fait deux ou trois ans dans le centre et je n'ai jamais entretenu un rapport sexuel avec R. Ndiaye. Elle m'a accusé à tort. Je n'avais aucune relation avec les élèves. On se retrouvait tous à la case à 13h. Je suis peut-être victime d'un complot. J'aidais de temps en temps les enfants à monter dans le bus. Parfois, c'est le bus qui me conduisait chez moi à l'heure de la descente», s'est-il défendu. Et pour le cas de F.B. Fall, l'accusé a affirmé qu'il voulait juste lui nettoyer les parties génitales mais cette dernière avait mal interprété son geste. Ce qui fait que, selon lui, elle avait crié avant qu'il ne la laisse partir.
Seule victime présente à la barre, R. Ndiaye a maintenu ses accusations contre l'accusé. Cette gamine qui n'avait que 16 ans au moment des faits a révélé que Mouhamadou Moustapha Lo l'a violée à deux reprises. Elle a soutenu que son bourreau lui a demandé de le rejoindre dans les toilettes où il lui a sucé les seins avant de la violer. La sœur de R. Ndiaye, Fatoumata, n'a pas réclamé de dédommagement.
Le procureur requiert 20 ans
Entendu, le témoignage du proviseur de l'établissement, Jean Claude Guèye, a enfoncé l'accusé. À l'en croire, il avait reconnu avoir fait des attouchements sur F.B. Fall. C'est après cela, dit-il, que d'autres élèves s'étaient aussi signalées pour dénoncer des actes de viol de la part de l'accusé. Ces dernières, précise-t-il, ne sont plus à l'école. La pénétration sexuelle ayant été constatée par un certificat médical, le procureur a requis 20 ans de réclusion criminelle contre l'accusé. La défense a demandé au tribunal la disqualification des faits en attentat à la pudeur. "La victime n'a jamais fait une dénonciation. C'est lorsque Fatou Bintou Fall l'a fait qu'elle s'est signalée. D'autres aussi », a plaidé Me Daouda Ka. Cet accusé qui a été placé sous mandat de dépôt depuis le 13 mars 2020 sera fixé sur son sort le 7 juin prochain.
Fatou D. DIONE