Une Nigériane et deux Sénégalaises ont été jugées hier, vendredi 12 septembre 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour racolage et défaut de carnet sanitaire. Là où la Nigériane a été relaxée après avoir présenté son carnet sanitaire, les deux Sénégalaises ont été condamnées à 1 mois de prison assorti du sursis.
Elles étaient trois à comparaître devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, poursuivies pour racolage et non-inscription sur le fichier sanitaire, une obligation imposée aux personnes exerçant le métier de prostituée au Sénégal. Si toutes ont nié se livrer à cette activité au moment de leur interpellation, les versions livrées à la police, puis à la barre, ont parfois divergé.
Parmi elles, Amourachi, née en 1995 au Nigeria, vêtue de mauve à l’audience, a fermement nié se prostituer encore à la barre. «Cela fait un an que j’ai arrêté», a-t-elle déclaré, expliquant qu’elle était sortie à 21h30 pour faire des courses à Auchan avant de rentrer cuisiner. Son compagnon, présent dans la salle, a produit une ancienne carte en lien avec son activité passée. Le juge a toutefois relevé qu’il lui arrivait, selon ses propres aveux, d’avoir des clients lui payant la passe entre 5000 F Cfa et 10.000 F Cfa. À la barre, elle a confirmé le tarif de 5000 F Cfa.
Daba Dièye, née en 2006 et exerçant dans l’onglerie, a été interpellée vers 23 heures près du rond-point de Diamalaye. Elle revenait du marché, affirme-t-elle. À la police, elle aurait pourtant déclaré être prostituée, bien qu’elle ne travaillât pas ce soir-là. Elle avait également indiqué détenir un carnet sanitaire, égaré depuis. Des propos qu’elle a contestés à la barre. «J’ai signé le procès-verbal sans savoir pourquoi», a-t-elle plaidé, reconnaissant toutefois un habillement «indécent» au moment de son arrestation.
Enfin, Fatou Bousso, née en 2001 à Banjul, a été arrêtée dans son quartier de la Patte d’oie alors qu’elle allait acheter à dîner. Ne disposant pas de carnet sanitaire, elle a demandé la clémence. Aux enquêteurs, elle avait pourtant affirmé avoir oublié ledit carnet chez elle, et reconnu qu’il lui arrivait de «se prostituer souvent». Une déclaration qu’elle a rejetée à la barre.
Le procureur, dans son réquisitoire, a tenu à rappeler que la loi n’interdit pas la prostitution en soi, mais qu’elle impose un cadre sanitaire. «Ces lois sont là pour vous protéger. On ne vous interdit pas de vous prostituer, mais il faut vous protéger et être honnêtes», a-t-il insisté, avant de requérir l'application stricte de la loi contre toutes.
Après délibéré, Amourachi a été relaxée, tandis que Daba Dièye et Fatou Bousso ont été déclarées coupables et condamnées à 1 mois de prison assorti du sursis.
Fatou D. DIONE













