Dans le cadre du projet « Saxal Jamm » pour renforcer la paix et la cohésion sociale au Sénégal, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) et l'Ong 3D ont procédé hier à la présentation des Ambassadeurs de la Paix et au lancement officiel de l’Observatoire de la démocratie (Ond).
Les Ambassadeurs de la Paix ont reçu leurs titres d’accréditation pour mener leur mission qui consiste à anticiper et à désamorcer les tensions à travers le dialogue et la concertation ; mais aussi d’offrir des solutions inclusives et participatives pour la résolution pacifique des conflits. Ce sont des personnalités reconnues, issues des secteurs politique, religieux, culturel, sportif et social. Il s’agit, entre autres, de Abdou Aziz Kébé, Me Mame Adama Guèye, Me Boucounta Diallo, Pape Diagne grand Serigne de Dakar, Hawa Dia Thiam, Migui Marame Ndiaye, Alphonse Birane Ndour vicaire épiscopale, Mody Guiro, Kalidou Kassé, Bécaye Mbaye et le roi d’Oussouye, absent à la cérémonie. L’autre temps fort de la cérémonie a été le lancement de l’Observatoire national de la Démocratie. Une initiative qui s'inscrit dans une dynamique de renforcement de la gouvernance démocratique au Sénégal en servant d’outil de surveillance et d'alerte précoce sur l'état de la gouvernance démocratique. Il va aussi évaluer objectivement les pratiques démocratiques et la qualité des institutions ; encourager un dialogue inclusif entre les différents acteurs politiques et de la société civile, etc.
Les politiques doivent se rendre compte qu’ils constituent une minorité dans le pays
Choisi parmi les Ambassadeurs de la Paix, Me Mame Adama Guèye a porté la voix de ses camarades. « On a souvent attendu que les conflits éclatent et se dégradent pour prendre une initiative. Il est heureux qu’à cette occasion de mise en place des ambassadeurs de la paix soit une initiative pour assurer une démarche proactive et participative. En général, quand la société civile bouge, c’est parce que les politiques se chamaillent. Il est temps que notre pays relève que la politique et le combat politique ne sauraient être une finalité. La politique ne peut pas prendre plus de place qu’elle n’a droit de prendre. La politique est importante, mais les politiques doivent se rendre compte qu’ils constituent une minorité dans le pays. Même s’ils ont la responsabilité de diriger le pays, il faut qu’ils soient conscients qu’ils sont une minorité dans ce pays. C’est pourquoi, il est important que cette initiative arrive pour rappeler, de manière proactive, à chaque fois que c’est nécessaire, qu’un pays se gouverne pour sa majorité écrasante que sont les citoyens », fait d’emblée remarquer l’avocat qui précise dans la foulée que la mise en place de l’Observatoire de la démocratie est aussi essentielle parce que son objectif, dit-il, est de replacer le citoyen au centre des préoccupations. Ce qui lui fait dire que ces initiatives sont capitales.
Le patrimoine capital du Sénégal, c’est la paix
Aussi, s’est-il engagé avec ses camarades ambassadeurs à ne ménager aucun effort pour développer une culture de paix. « Dans ce cadre, un élément essentiel de la mission sera de cultiver le plaidoyer et ce plaidoyer va cibler les citoyens. Si au niveau de chaque citoyen git une culture de paix, il sera difficile de remettre en cause la paix sociale. Les acteurs doivent être sensibilisés mais leur principal travail sera de porter le plaidoyer au niveau des citoyens pour développer une culture durable de paix avec laquelle nous pouvons espérer conserver ce patrimoine capital pour le Sénégal. Le patrimoine capital du Sénégal, c’est la paix et elle est rentable. C’est l’intérêt de tout le monde. Chaque citoyen doit être conscient qu’en développant une culture de paix, il défend le Sénégal », explique l’ambassadeur de la paix.
La démocratie est un processus vivant qui se nourrit du dialogue, de la transparence et de la participation citoyenne
Venu représenter le président de l’Assemblée nationale, le député Amadou Ba a rappelé : « la démocratie n'est pas une destination figée, mais un processus vivant qui se nourrit du dialogue, de la transparence et de la participation citoyenne. Dans ce cadre, la mise en place de l'Observatoire national de la démocratie constitue une avancée significative, car il offre un cadre structuré pour suivre, analyser et anticiper les défis liés à la gouvernance démocratique. Quant aux Ambassadeurs de la Paix, ils incarnent une idée forte : que la paix est l'affaire de tous Institutions, citoyens, et forces vives de la nation. Ces ambassadeurs auront la noble mission d'être des sentinelles vigilantes, des médiateurs et des bâtisseurs de ponts dans nos communautés », indique Amadou Ba qui précise que l’Assemblée nationale s’engage à accompagner ces initiatives, convaincue que la collaboration entre les institutions républicaines et la société civile est une condition sine qua non pour renforcer notre contrat social.
M. CISS













