
Le leader du mouvement Senegal Bignou Bokk a encore pris la parole hier pour aborder à nouveau la situation de la maire de Dakar. Cette fois ci, Barthélemy Dias s’est désolé de l’attitude de la Cour suprême qui tarde à se prononcer sur sa requête. Pour lui, aucune disposition de la loi ne pourra amener les magistrats de la Cour à confirmer la décision du préfet. Dénonçant les tendances dictatoriales du régime en place, Barth annonce la mise en place d’une grande coalition composée d’acteurs politiques, de la société civile etc. pour faire face.
«Notre démocratie traverse une période trouble ou les principes fondamentaux de l’Etat de droit sont mis en mal», c’est la conviction de l’ex-maire de Dakar révoqué en décembre dernier. Face à la presse hier, au siège de son nouveau mouvement, Barthélemy Dias est longuement revenu sur sa déchéance à la Mairie de Dakar.
«Ceux qui ont braqué la mairie de Dakar seront punis»
Rappelant avoir saisi la justice, Dias tonne : «ceux qui ont braqué la mairie de Dakar seront punis. La Cour suprême doit rendre justice aux Dakarois», soutient Barth qui déplore le silence de la Cour suprême sur sa requête, alors qu’elle vide d’autres beaucoup plus récentes.
«Le Sénégal compte plus de 500 mairies et une seule a été ciblée»
Poursuivant, il assure : «il ne s’agit pas de Barthélemy Dias, encore moins de mon mandat de maire, c’est le forcing contre la population dakaroise qui pose un problème. Le Sénégal compte plus de 500 mairies et une seule a été ciblée. Pourquoi Dakar seulement devrait être victime de cette injustice ?», fait-il noter avant d’inviter tout le conseil municipal de la ville de Dakar à rester soudé autour du maire intérimaire Ngoné Mbengue pour le bon fonctionnement de la mairie, mais surtout pour le bien des populations de Dakar. «N’acceptez pas de vous faire divertir par une probable élection pour remplacer le maire de Dakar. Cela ne pourrait se faire qu’une fois que la Cour suprême se serait prononcée», indique-t-il.
«J’invite tout le conseil municipal de la ville de Dakar à rester soudé autour Ngoné Mbengue»
Ce dernier invite le Président Faye à tenir sa promesse de se retirer du Conseil supérieur de la magistrature avant d’assurer aux Sénégalais une justice indépendante. Barthélemy Dias signale qu’il y a actuellement une bonne vingtaine de détenus politiques qui doivent être libérés. «Dans les jours à venir, nous mettrons en place une vaste coalition d’acteurs politiques, d’activistes, de lanceurs d’alerte et de la société civile qui n’est pas du tout constituée de fumiers. Il est temps de se mobiliser et de faire face pour que ceux qui ont des penchants qui relèvent d’une pensée dictatoriale comprennent définitivement qu’ils n’impressionnent personne», fulmine-t-il.
«Dire que le Sénégal a un problème d’autorité est une insulte grave à l’armée…»
Témoignant son soutien à tous ceux qui sont détenus pour délit d’opinion, Barthélemy Dias interpelle Reporters sans frontières dans le cas de Bachir Fofana. Apostrophant Sonko, l’ex-maire de Dakar affirme : «celui qui dit que le Sénégal a un problème d’autorité oublie qu’il est chef de parti, mais l’homme qui a été élu est le chef suprême des armées. Sa déclaration est une insulte grave à l’armée et à l’intelligence des Sénégalais».
Nd. Kh. D. F