Le couple Fatoumata et Noël Deconinck résidant à Yoff a été traîné hier devant le juge correctionnel de Dakar, pour abus de confiance, par l'italien Alessandro Rizzo. Pour le compte de ce dernier, les époux devaient, comme convenu dans un protocole d’usufruit établi en 2015, construire un appartement dans leur propre maison pour un montant de 25.000 euros soit environ 32,5 millions Cfa. Avocat de la partie civile, Me Ousseynou Gaye a réclamé le remboursement de ladite somme ainsi que 5 millions de dommages et intérêts. Délibéré au 6 février prochain.
Pour abus de confiance au préjudice de l'Italien Alessandro Rizzo, le couple Fatoumata et Noël Deconinck a été traîné hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. En effet, sur les faits à l’origine de leur discorde, l'homme d'affaires résidant en Italie Alessandro Rizzo vient au Sénégal 2 fois par an. Ainsi, il a fini par adorer le pays de la Teranga. Ce faisant, il voulait une maison où habiter à Ngor et en bordure de mer. Mais, il n'en avait pas trouvé. Ainsi, par le canal de Maguette Wade, il a été mis en rapport avec Fatoumata Cissokho, qui avait une villa en bordure de mer, comme le désirait le sieur Rizzo. Ainsi, en 2015, lorsqu'il a eu à discuter avec le couple Deconinck, ils ont convenu un contrat d’usufruit sur lequel il était conclu que l’Italien devait verser 25.000 euros soit quelque 32,5 millions Cfa pour la construction d'un appartement au 2ème étage, dans l'immeuble de 129 m2 abritant les conjoints.
Curieusement, après avoir encaissé les sommes, Fatoumata Cissokho et son mari Noël Deconinck auraient avec cet argent construit leur propre maison et l'appartement du sieur Rizzo. Sachant bien que les travaux de la partie civile ne seront pas achevés, les époux lui auraient encore demandé de verser un autre montant de 10 millions. Et cette fois-ci, ils ont brandi à Alessandro Rizzo un autre protocole faisant état qu'il devait leur allouer 50.000 euros et non 25.000 euros comme il était convenu sur le contrat initial. C'est dans ses circonstances qu'il est venu s'enquérir de l’état de la construction de son appartement et là, il a été ébahi, car il a trouvé que rien n'avait été fait de ce dont il avait convenu avec le couple qui lui réclamait plus d'argent. Il a alors saisi la justice.
Le couple Deconinck, qui a comparu hier devant Ndary Diop, juge du tribunal correctionnel de Dakar, a contesté partiellement les faits d'abus de confiance. Née en 1977, Fatoumata Cissokho a soutenu : «nous avons signé un protocole d'accord portant sur 50.000 euros. En tout, j'ai reçu 28 millions et il reste 5 millions. Pour les travaux, il ne reste que les finitions», a révélé l'épouse Deconinck.
A la question de savoir pourquoi ils n'ont pas fait un accord écrit sur les 50.000 euros dont ils font état, elle explique : «nous faisions confiance à Alessandro». Finalement, elle a affirmé avoir utilisé les 28 millions 200 mille de la partie civile pour construire l'appartement d’usufruit du plaignant et son propre appartement à elle.
Son mari Noël Deconinck a dit la même chose que son épouse, en l'absence du plaignant Alexandre Rizzo. Le procureur Ismaïla Diallo a quant à lui sollicité l'application de la loi.
Faisant sa plaidoirie, l'avocat de la partie civile, Me Ousseynou Gaye, a affirmé que le couple a pris l'argent en concoctant une autre convention où figurent 50.000 euros pour tromper la vigilance des gens. Ils ont construit leur appartement à eux alors que ce montant n'était pas destiné à ça. «Il faut les condamner à nous payer 28 millions 700 mille au principal et 5 millions de dommages. Ils ont cet argent depuis 2015. C'est mon client qui fais vivre ce couple depuis 2015. Noël Deconinck n'a plus d'argent parce qu'il prend le car Ndiaga Ndiaye et ça se sent de loin. Il parle bien le wolof», peste Me Gaye. S'agissant de la défense, Me Abdy Nar Ndiaye a demandé que ses clients soient renvoyés des fins de la poursuite sans peine ni dépens. «L'argent reçu a été injecté dans les travaux. Est-ce qu'il y a un détournement ? Je ne le pense pas. La partie civile ne vous a pas fourni la preuve qu'elle a versé un surplus sur les 25.000 euros», a expliqué la robe noire. Délibéré le 6 février prochain
Fatou D. DIONE
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