Il ressort du 5e Recensement général de la population et de l’habitat que la population résidant au Sénégal est estimée à 18.032.473 de personnes. Une population majoritairement jeune étant donné que la moitié est âgée de moins de 19 ans. Le recensement révèle en outre un léger basculement avec désormais plus d’hommes que de femmes.
A la suite de l’opération de dénombrement général de la population du 15 mai 2023 au 14 juin 2023, le rapport préliminaire du 5e Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph-5) a été rendu public avant-hier mardi par les techniciens de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Il résulte dudit rapport un effectif de la population résidente de 18.032.473 habitants pour un taux de couverture nationale du recensement de 96,2%. Cette population résidente comparée à celle de 2013 qui s’établissait à 13.508.715 habitants, le rapport fait noter que le taux d’accroissement moyen annuel intercensitaire de 2,9% est resté constant entre les deux périodes. Avec une population de 4.958.085 en 1976 et 6.881.919 en 1988, les taux d’accroissement intercensitaires étaient respectivement de 2,7% et 2,5% pour 1976-1988 et 1988-2002.
Plus d’hommes (50,6%) que de femmes (49,4%)
Il ressort toujours du rapport que la population résidente au Sénégal est constituée de trois sous-composantes et sa répartition par sexe varie en fonction du type de population. Ainsi, au niveau de la population résidant dans les ménages ordinaires, nous avons plus de femmes (50,2%, soit 8.836.721) que d’hommes (49,8%, soit 8.752.399), tandis que pour la population résidant dans les ménages collectifs et celle sans domicile fixe (population flottante), on observe qu’il y a plus d’hommes que de femmes. En effet, pour les ménages collectifs, les hommes représentent 86,1%, soit 371.407 contre 13,9% de femmes soit 60.066. Pour la population flottante, 8053 (67,8%) sont des hommes et 3827 (32,2%) sont des femmes. Par conséquent, la population totale des hommes est de 9.131.858 (50,6%) et celle des femmes 8.900.614 (49,4%) pour une population totale de 18.032.473.
19 ans, âge médian de la population
La population sénégalaise se caractérise par sa grande jeunesse : la moitié de la population est âgée de moins de 19 ans (18 ans chez les hommes contre 20 ans chez les femmes) et les enfants âgés de moins de 15 ans constituent 39,2% de la population globale. Cette catégorie est plus importante chez les garçons (40,6%) que chez les filles (37,6%). En outre, 3,8% de la population est âgée de 65 ans et plus. En considérant les grands groupes d’âges, on observe un avantage numérique des hommes sur les femmes aux âges jeunes, moins de 15 ans avec 110,8 garçons pour 100 filles. Pour les tranches d’âges 15-34 ans et 60 ans ou plus, la tendance s’inverse en faveur des femmes avec respectivement 98,1 et 93,5 hommes pour 100 femmes. Le rapport de masculinité global est de 102,6 hommes pour 100 femmes, ce qui signifie qu’il y a plus d’hommes.
Une population concentrée sur l’axe Dakar-Thiès-Diourbel
Le rapport relève une répartition inégale de la population. Les plus fortes concentrations humaines s’observent à l’Ouest du pays, au Centre et au Nord-Ouest, tandis que l’Est et le Nord-Est demeurent faiblement peuplés. La densité de la population initialement à 65 habitants au km² en 2013, est passée à 92 habitants au km² en 2023. La région de Dakar se démarque des autres avec une densité de 7277 habitants au km². Toutefois, les régions de Diourbel (428), Thiès (375) et Kaolack (252) aussi se caractérisent par des densités de peuplement au kilomètre carré assez élevées. La région de Kédougou est la moins peuplée avec une densité de 15 habitants au km². A Tamba, la densité est de 23, 29 à Matam, 44 à Louga …
Mbacké, le département le plus peuplé
Le département de Mbacké est le plus peuplé au Sénégal suivi de celui de Dakar avec respectivement 1.359.757 et 1.182.416 habitants. Par ailleurs, Mbour (937.189 habitants) devient le troisième département, suivi du département de Rufisque (822.105 habitants) qui a connu une forte augmentation de sa population entre 2013 et 2023 (68%). A l’opposé, les départements les moins habités sont Salémata (28.111 habitants) ; Oussouye (52.883 habitants) ; Saraya (92.912 habitants) et Ranérou (103.283 habitants).
La taille moyenne des ménages est de 9 individus
Au Sénégal, le nombre de ménages dénombrés en 2023 est de 1.991.012 ordinaires et 14.408 ménages collectifs. Dakar et Diourbel regroupent l’essentiel des ménages collectifs avec respectivement 2443 et 2349. La taille moyenne des ménages est estimée à 9 individus par ménage en 2023. Elle est moins importante à Dakar avec 6 personnes. Par contre, dans les régions de Tambacounda, Sédhiou, Matam, Kaolack et Kaffrine, on trouve des tailles moyennes de 12 individus par ménage. Du reste, à Kolda, Kaolack, Diourbel elle est de 11 individus, tandis qu’à Fatick, elle est de 10 personnes par ménage.
908.628 ménages ont une activité agricole
En 2023, on a dénombré 908.628 ménages qui ont une activité agricole, soit 45,6% des ménages du Sénégal. La pratique d’une activité agricole est plus fréquente dans les régions de Thiès, Dakar, Louga et Saint-Louis, suivie de Diourbel et Kaolack dans une moindre mesure. L’activité agricole au sens large est moins pratiquée dans les régions de Kédougou, Sédhiou et Ziguinchor.
Moussa CISS
PRECISIONS DU DG DE L’ANSD SUR LE RGPH-5
« Les 18 millions concernent les personnes qui résident sur le sol sénégalais qu’elles soient de nationalité sénégalaise ou étrangère »
A l’occasion de la présentation des résultats préliminaires du 5e Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph-5), le ? général de l’Ansd, Aboubacar Sadikh Bèye, a apporté des précisions sur la population résidant au Sénégal estimée à 18 millions d’habitants. A l’en croire, ces 18 millions concernent les personnes qui résident sur le sol sénégalais, qu’elles soient de nationalité sénégalaise ou étrangère ; pourvue que leur lieu de résidence soit le Sénégal depuis au moins six mois. Poursuivant, il précise que la répartition suivant la nationalité sera traitée dans les prochains rapports. En effet, ces résultats préliminaires ne représentent que 1% de ce que le recensement peut générer en termes d’indicateurs et d’analyse de connaissances des dynamiques de population. S’agissant des Sénégalais de la diaspora, ils sont recensés dans les pays où ils résident, dit-il, avant d’annoncer un recensement spécifique par l’Ansd les concernant.
20,7 milliards dépensés sur un budget de 23 milliards
En ce qui concerne le budget dégagé pour mener ce recensement, Aboubacar Sadikh Bèye fait état de 23 milliards mis à la disposition de l’Ansd par l’Etat ; un budget exécuté à hauteur de 20,7 milliards. A l’en croire, les 99% sont mobilisés par l’Etat et 1% par les partenaires techniques et financiers. Dans le cadre de ce recensement, sur les 30.923 ayant suivi la formation, 26.119 agents recenseurs ont été retenus dont 4091 contrôleurs et 414 agents devant dénombrer la population, 257 assistants en technologie de l’information, plus de 30 mille tablettes ont été mobilisés. En outre le patron de l’Ansd s’est félicité de la qualité du recensement et il en veut pour preuve le taux de couverture de 96,2%. En d’autres termes, le taux d’omission est seulement de 3,8% et l’enquête post censitaire, dit-il, a permis d’apporter des corrections. Par ailleurs, M. Bèye s’est dit satisfait du système de recensement mis en place par l’Ansd. « C’est la première fois que le Sénégal fait un recensement complètement digital : de la phase de cartographie censitaire au dénombrement en passant par le recrutement, tout a été digitalisé. C’est une performance du Sénégal en termes de programmation. Le Sénégal peut être fier de son système de statistique national, de ses statisticiens démographes », note le patron de l’Ansd.
M. CISS