Ça passe, tout de même, sans trop de dégâts, dans un match joué à l’africaine par nos expatriés pas trop dépaysés. Les Lions ont bien su répondre au défi physique imposé par les Cranes ougandais, arrivant à faire la différence assez tôt, dans ce combat de gladiateurs où les cartons jaunes ont été distribués tous azimuts. Mais, comme le score est resté en l’état (1-0), entretenant chez les Ougandais un espoir jamais réalisé de revenir à la marque, le Sénégal n’a jamais été à l’abri. Surtout avec ce pénalty raté (encore) par Sadio Mané. D’où cette leçon évidente à tirer par coach Cissé. Son joueur vedette, même s’il faut le favoriser pour la course au meilleur buteur de la compète et au Ballon d’or africain, doit laisser ses coéquipiers tirer les pénaltys lorsque c’est décisif. Et c’était le cas, hier, puisque ce 2e but aurait fait baisser la pression. Globalement, disons que les Lions ont montré 2 visages. En première mi-temps, ils ont produit du jeu d’une part et ont répondu au défi physique, d’autre part. Alors qu’en seconde mi-temps, la bataille du milieu est remportée par les Cranes, d’où une forte pression sur le front de la défense sénégalaise, laquelle a plié sans jamais rompre. Côté coaching, reconnaissons de la qualité au onze de départ mis par Aliou Cissé, sauf qu’il est en train de griller son attaquant Mbaye Niang. Ce dernier aurait dû rester sur le banc et observer avec quelque recul l’évolution de ses partenaires, quitte à entrer en cours de partie. Malgré tout, le Sénégal a tenu son rang face à l’Ouganda, parvenant ainsi au niveau atteint lors de la Can précédente, les quarts de finale, où il avait buté sur le Cameroun. Cette fois, c’est comme si les dieux du foot sont au milieu du 12e Gaïndé, traçant aux Lions une trajectoire «facile». Ainsi, après les Grues ougandaises, ce seront les Écureuils béninois qui vont traverser le chemin des Lions vers le Nil. Mais, comme ces Écureuils ont eu raison auparavant d’autres Lions, ceux de l’Atlas marocain, il ne faut pas trop s’emballer. Véritable coup de tonnerre, avec des Béninois jouant à dix, mais très solidaires, physiquement prêts et désormais euphoriques d’atteindre ce stade de la Can. Resteront-ils concentrés pour aborder leur opposition avec les Sénégalais ? Peut-être pas trop. Mais aux Lions de conserver la dynamique d’humilité qui accompagne leur progression vers le sommet. En clair, il faut rester sérieux, concentrés et continuer à jouer à l’africaine, c’est-à-dire relever les défis physiques et absorber l’impact que les Béninois impriment à leurs rencontres et qui a laminé en quelque sorte les Marocains en huitième. Mansour CAN












