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ZAHRA IYANE THIAM SUR L’ORGANISATION DE L’ÉLECTION POUR LE REMPLACEMENT DE BARTHELEMY DIAS : «Ne transformons pas Dakar en laboratoire d'expérimentations institutionnelles hasardeuses»



ZAHRA IYANE THIAM SUR L’ORGANISATION DE L’ÉLECTION POUR LE REMPLACEMENT DE BARTHELEMY DIAS : «Ne transformons pas Dakar en laboratoire d'expérimentations institutionnelles hasardeuses»

 
Les voix contre la procédure déclenchée pour le remplacement de Barthélemy Dias continuent à s’élever. Zahra Iyane Thiam ne valide pas du tout la convocation des conseillers municipaux pour l’élection d’un nouveau maire, alors que la Cour suprême n’a pas encore vidé le recours de Barth. Mieux, elle aurait préféré que le régime en place organise une nouvelle élection municipale au lieu de retourner au système de suffrage indirect qui a déjà montré ses limites : marchandages, compromis de couloir, élus déconnectés de la volonté citoyenne. L’ancien ministre de l’Économie sociale met donc en garde  contre une éventuelle alliance contre-nature entre le candidat de Pastef, Abass Fall et les conseillers municipaux de Benno Bokk Yakaar.
 
Le lundi 25 août prochain, le conseil municipal de Dakar est convoqué pour élire un nouveau maire ; pourtant le recours de Barthélemy Dias, éjecté en décembre dernier, est pendant devant la justice. Zahra Iyane Thiam parle de rendez-vous manqué avec la démocratie. Pour elle, «derrière cette procédure, c'est la fidélité à l'idéal démocratique qui se joue».
L’ancien ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale souligne que la démocratie repose sur trois piliers indissociables : la morale, l'éthique et la responsabilité. Or, prévient-elle, le mécanisme envisagé les nie tous. «Le suffrage indirect, longtemps pratiqué au Sénégal, a montré ses limites : marchandages, compromis de couloir, élus déconnectés de la volonté citoyenne. C'est précisément pour en finir avec ces dérives que le législateur avait instauré l'élection directe des maires», fait savoir Mme Diop, selon qui « les règlements de comptes politiques du nouveau régime, qui nous valent de revenir aujourd'hui à l'ancien système, même provisoirement, relève d'une palinodie démocratique».
 
«Comment justifier la candidature du conseiller Abass Fall de Pastef, qui ne dispose que de 12 conseillers sur 100 ?»
 
Elle alerte sur le double danger qui guette Dakar. D’abord sur le plan de la légitimité : «comment justifier la candidature du conseiller Abass Fall de Pastef, qui ne dispose que de 12 conseillers sur 100 ? Ce ne serait ni courage ni audace politique, mais une tentative de ruse institutionnelle», fulmine-t-elle. Poursuivant, Zahra Iyane Thiam dit espérer «qu’au nom du principe du Jub Jubal Jubbanti, l'on ne cédera ni aux marchandages ni aux alliances contre-nature avec ceux qu’on appelle arbitrairement prédateurs de la République. Ce serait abject, car dicté par le seul appétit du pouvoir et de la politique politicienne, en contradiction flagrante avec les discours de rupture. L'interpellation vaut pour tout Pastef, mais aussi pour les 32 ou 33 conseillers de Benno, dont la liste avait été dirigée par Diouf Sarr».
 
«J’espère que l’on ne cédera ni aux marchandages ni aux alliances contre-nature (…)»
 
Zahra Iyane Thiam fait noter qu’après «l'imbroglio Diomaye moy Sonko qui peine à maintenir son unité, nous menant à ce débat insensé de Président légal et de Président légitime, Dakar ne saurait être arrachée par un forcing judiciaire».
L’ancien ministre de l’Economie sociale ne comprend pas pourquoi le régime veut faire du bricolage institutionnel avec la ville de Dakar. «Au Sénégal, une vacance au sommet de l'État conduit automatiquement à une nouvelle élection. Pourquoi, pour une mairie aussi stratégique que Dakar, accepter un bricolage institutionnel qui nie la souveraineté populaire et rompt le contrat programmatique passé avec les électeurs?», se demande-t-elle.
Pour Mme Diop, deux pistes existent pour rester cohérents avec nos principes démocratiques : «désigner automatiquement le suivant sur la liste victorieuse ; ou convoquer de nouvelles élections municipales dans des délais raisonnables. Ces solutions, appliquées ailleurs, sont simples et claires. Cette situation inédite confirme la pertinence de la demande insistante de l'opposition lors du dialogue politique au Président Diomaye, de mettre en place un véritable comité de suivi dans le prolongement des travaux du dialogue national sur le système politique», dit-elle.
Zahra Iyane Thiam invite le régime à ne pas trahir la confiance des citoyens : «(…) Ne transformons pas Dakar en laboratoire d'expérimentations institutionnelles hasardeuses. L'idéal démocratique n'est pas négociable : il doit être respecté et sacralisé. À défaut, nous prenons le risque de légitimer l'arbitraire, de trahir la confiance des citoyens et de fragiliser l'édifice démocratique patiemment construit par des générations, au prix de luttes, de sacrifices et d'espérance».
 
 
Nd. Kh. D. F
 
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