Pour des faits de viol, le vendeur de véhicules Abdoul Hamid Fall a été traduit en justice par sa petite-amie Rokhaya Diop. Cette victime présumée lui réclame, par le biais de son avocat, la somme de 10 millions de dommages et intérêts. Le procureur a requis l'application de la loi pénale contre lui.
Accusé de viol par son amante Rokhaya Diop, 24 ans, Abdoul Hamid Fall croupit en prison depuis presque 2 ans. Placé sous mandat de dépôt le 17 mai 2023, cet accusé a été jugé hier, mardi 25 mars 2025, devant la chambre de Dakar. Ce vendeur de véhicules et son accusatrice entretenaient une relation idyllique. Tout a basculé le 4 mai 2023. La fille indique que ce jour-là, son copain a sexuellement abusé d'elle. Dans sa lettre plainte déposée auprès des enquêteurs de la brigade de la Foire, Rokhaya Diop a expliqué que ce jour-là, après des échanges intimes initialement consentis, Abdoul Hamid Fall a forcé les choses, malgré sa résistance. Pire, la victime présumée a dit avoir subi des violences physiques de la part de son petit-ami. C'est à l'issue de cette agression sexuelle qu'elle s'est rendue à l'hôpital où la blouse blanche lui a décerné un certificat médical qui fait état de lésions génitales récentes. Mais, Abdoul Hamid Fall, 35 ans, a botté en touche face à ces accusations.
À la barre du tribunal, il a non seulement confirmé la relation amoureuse qui existait entre lui et Rokhaya Diop, mais il a confié avoir eu une intimité consentie avec elle. D'après toujours l’accusé, ces accusations de viol sont intervenues après que Rokhaya Diop a découvert son statut marital, lorsqu'il a téléphoné à son épouse en sa présence. "Notre relation amoureuse a duré 4 mois. On s'est retrouvé dans mon appartement à deux reprises. On a tout fait", a affirmé l'accusé. Interrogé sur l'enregistrement audio versé dans le dossier et dans lequel il présentait des excuses à sa victime, il dit qu'il s'agissait d'une stratégie conseillée par un ami pendant sa garde à vue, et non d'un aveu de culpabilité.
La partie civile Rokhaya Diop, absente à l'audience, a été représentée par son avocat qui a réclamé 10 millions de F Cfa en guise de réparation. Le procureur, au cours de ses observations, a confié que les gendarmes ont constaté que la fille tremblait lorsqu'elle est arrivée à la brigade pour porter plainte contre son petit-ami. Soutenant qu'elle avait l'air de quelqu'un qui avait peur, il a requis l'application de la loi pénale contre l'accusé. La défense, assurée par Me Abdoulaye Tall, a pour sa part parlé d'absence de preuves matérielles incontestables. Après avoir sollicité l'acquittement de son client, le conseil a indiqué que l'accusation pourrait résulter de regrets post-relationnels. Délibéré le 8 avril prochain.
Fatou D. DIONE











