Les partisans de Ousmane Sonko comptent investir la rue vendredi 17 novembre 2023, jour de l’audience devant la Cour suprême suite au recours déposé par l’agent judiciaire de l’Etat contre la décision du juge Sabassy Faye. Conséquence : la peur plane sur Dakar. Déjà, des écoles ont vaqué les cours, Dakar Dem Dikk a suspendu ses rotations alors que le gouverneur de Dakar a pris un arrêté pour interdire la vente de carburant en vrac ainsi que la circulation des deux-roues.
La Cour suprême doit statuer sur la radiation des listes électorales du principal opposant sénégalais, à trois mois et demi du scrutin présidentiel. L’audience est plus que décisive pour l’ex Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) dont l’avenir politique du leader dépend pour beaucoup de ce que le juge suprême dira. D’ailleurs, les nombreux inconditionnels du maire de Ziguinchor ne se trompent pas. Depuis quelques jours, ils inondent les réseaux sociaux de messages et d’images de sensibilisation à l’endroit des Sénégalais qu’ils invitent à descendre massivement dans la rue aujourd’hui. D’anciennes vidéos d’Ousmane Sonko appelant les Sénégalais à manifester et à résister sont également partagées, accompagnées par des phrases chocs prononcés par le leader de l’ex Pastef lors de ses innombrables sorties médiatiques.
Du côté de l’opposition, les Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos) et les membres de la coalition Yewwi Askan Wi notamment ont animé hier une conférence de presse pour inviter tous les départements du Sénégal à déposer des lettres d’information au niveau des différentes préfectures afin de tenir des manifestations sur l’ensemble du territoire sénégalais.
Peur sur Dakar, des quartiers s’organisent pour assurer leur propre sécurité
C’est dire que ce vendredi 17 novembre 2023 est parti pour être une journée de tension, avec la manifestation appelée par une partie de l’opposition du fait de la tenue de l’audience dans l’affaire Ousmane Sonko. De ce fait, des citoyens sénégalais, notamment des Dakarois de plusieurs quartiers, ont décidé de prendre les choses en main.
Justement, avec les risques de vols, de pillages, d'agressions et de saccages des commerces, des voitures, entre autres, qui accompagnent chaque manifestation de l’opposition, cette initiative citoyenne de protéger les biens d’autrui et des personnes connaît une popularité inattendue. A Colobane, aux Hlm et à Sacré-Cœur, le mouvement est bien suivi. Des comités de veille restreints aux seuls habitants des zones, ont été installés. La seule orientation est de veiller à la sécurité et de ne laisser aucune personne étrangère déranger leur quiétude.
Pendant ce temps, des écoles à Dakar ont vaqué les cours. Des établissements ont envoyé des messages aux parents de leurs élèves pour les informer que les cours sont suspendus pour la journée d’aujourd’hui. Pour sa part, le gouverneur de Dakar a pris un arrêté pour interdire la vente de carburant en vrac ainsi que la circulation des deux-roues. Grande cible des manifestants, la société nationale de transport en commun, Dakar Dem Dikk, a décidé de suspendre ses rotations. Dans une note publiée à ce propos, la société informe ses clients que «l’ensemble de son réseau (Sénégal Dem Dikk, Express Aibd, Urbain) est suspendu ce vendredi 17 novembre 2023 ».
Déjà, hier après 21 heures, les jeunes commençaient déjà à bruler des pneus à Keur Massar dont le maire de la partie sud, Mouhamed Bilal Diatta, est en prison.
Sidy Djimby NDAO









