Les familles des «détenus politiques» sont dans tous leurs états. Réunies autour d’un collectif, elles sont montées au créneau pour déchirer le projet de loi d’amnistie. Le vice-coordonnateur dudit collectif estime que cette amnistie est proposée aux députés pour protéger le Président Macky Sall et son régime.
Le projet d’amnistie des faits causés par les manifestations sanglantes depuis 2021 et causant une soixantaine de morts est adopté hier en Conseil des ministres. Sauf que l’opposition et la société civile manifestent leur désaccord. Les familles des détenus politiques aussi disent niet et compte se battre contre cette loi. «Nous avons rencontré les députés de l’opposition à qui nous avons donné notre position sur cette loi. Ils ont pris note et nous ont promis d’être à nos côtés», lance au bout du fil Souleymane Ndjim.
Ce dernier de souligner que les libérations tous azimuts ne peuvent en aucun moment trouver des fondements juridiques. «C’est l’arbitraire qui les a attrapés, c’est l’arbitraire qui a libéré nos parents. L’amnistie est pour Macky Sall et son gouvernement. Ils veulent s’amnistier pour laver leurs b…. Ils sont en train de libérer les détenus sans aucune forme et respect juridique», laisse-t-il entendre.
Pour le vice-coordonnateur du Collectif des familles des détenus politiques, même les détenus n’en veulent pas. «Cette amnistie ne nous concerne pas ; non seulement les détenus n’en veulent pas, mais ils ont tous publié des lettres pour donner leurs positions claires. Ils disent ne pas être demandeurs. On luttera pour que le prochain gouvernement abroge cette loi d’amnistie pour que tous les coupables soient poursuivis. Il y a d’abord les victimes, les anciens prisonniers qui doivent être indemnisés. Ils ont duré dans les liens de la détention, les responsabilités doivent être situées, les juges qui ont trahi leur serment en emprisonnant aveuglément sous l’ordre de l’exécutif doivent faire face à leurs responsabilités», renseigne-t-il.
Baye Modou SARR










