La maladie mentale est mise au-devant de la scène par les drames survenus récemment et impliquant des aliénés, pour ne pas dire des fous. Des malades mentaux qui attaquent dans la rue les passants. Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il n’y a de fous au Sunugaal que lorsque ces malades sont laissés à eux-mêmes, errant et n’appartenant plus à aucune cellule familiale. A ce stade, ils n’ont plus de nom, sont sales et hirsutes. Car le malade mental, dans nos traditions, est gardé à la maison. Il reste avec ses parents tant qu’il n’est pas violent. Et même dans ce dernier cas, il est maitrisé et immobilisé, en attendant le guérisseur. Le ndëp, rite séculaire de traitement de la maladie mentale, est le propre de nos sociétés, que le premier titulaire de la chaire de neuropsychiatrie à l’université de Ndakaaru adoptera, à la place des électrochocs et autres neuroleptiques. Le Pr Henri Collomb sera rendu célèbre par le « Pencum Fann », sorte de séance de catharsis lors de laquelle médecins, malades, accompagnants et même public cherchent le déclic salvateur. Pour dire que loin des camisoles de force et des cellules de confinement, le traitement social de la folie s’impose sous nos cieux.
Waa Ji












