L’audit de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à mars 2024 a provoqué une onde de choc à travers le pays. Lors d’une conférence de presse tenue hier à Dakar, le Bureau politique de Pastef-Les Patriotes est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « carnage financier » imputable à l’ancien régime. Le patron des cadres du parti Daouda Ngom et ses camarades ont fustigé la gestion passée des deniers publics et exiger des poursuites judiciaires contre les responsables de ce qu’il considère comme « une vaste entreprise de spoliation des ressources nationales. Revenant en détail sur les révélations du rapport, il a pointé des détournements massifs, des pratiques comptables frauduleuses et un endettement dissimulé qui ont conduit le Sénégal dans une situation économique critique. Face à cette situation, le parti présidentiel en appelle à la justice et à un sursaut de responsabilité nationale, tout en réaffirmant sa volonté d’engager des réformes structurelles profondes pour redresser le pays.
Le Bureau politique de Pastef-Les Patriotes a réagi avec fermeté à la publication du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques du Sénégal entre 2019 et mars 2024. Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 12 février 2025, Daouda Ngom, ministre de l’Environnement et patron des cadres du parti, a lu une déclaration officielle dénonçant un « carnage financier » orchestré par l’ancien régime.
Dans un discours aux accents graves, le ministre a salué « l’exercice de transparence » initié par le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, tout en appelant à des sanctions exemplaires contre les responsables des détournements révélés par l’audit. L’audit de la Cour des comptes met en lumière des irrégularités massives dans la gestion des finances publiques sous l’ancien régime.
« Parmi les anomalies relevées 318,73 milliards de francs Cfa d’irrégularités budgétaires entre 2020 et 2023, en raison de la comptabilisation frauduleuse de certaines recettes pour minimiser artificiellement les déficits ; 670 milliards de créances fiscales impayées non déclarées dans les comptes officiels ; 303 milliards de francs Cfa dépensés sans justificatif dans le cadre du Programme de défense du Sénégal pour les intérêts économiques et sécuritaires ; 1597 milliards de francs Cfa de dette non budgétisée, contractée en dehors du cadre légal et en violation des procédures parlementaires ; 99,67% du Pib de dette publique, soit un chiffre bien supérieur aux 73% annoncés par le précédent gouvernement. », détaille le patron des cadres de Pastef.
Poursuivant le ministre informe que l’État a systématiquement affiché un excédent de financement entre 2019 et mars 2024, à l’exception de 2022. « Mais l’excédent de 604 milliards enregistré en 2023 a été frauduleusement utilisé en amont, alors qu’il était destiné à 2024 », a détaillé Daouda Ngom, dénonçant une gestion qu’il qualifie de « criminelle ».
L’Apr contre-attaque, Pastef riposte
La sortie du Bureau politique de Pastef-Les Patriotes intervient dans un contexte de tensions politiques exacerbées. En effet, quelques heures après la publication du rapport, l’Alliance pour la République (Apr), ancien parti au pouvoir, avait tenu une conférence de presse pour dénoncer une « instrumentalisation politique » de l’audit. Les responsables de l’Apr ont contesté la méthodologie du rapport, accusant l’actuel gouvernement d’utiliser la Cour des comptes comme un « bras armé judiciaire » pour discréditer ses prédécesseurs.
Face à ces accusations, Daouda Ngom a balayé d’un revers de main toute tentative de diversion. « Ce rapport n’est pas une invention de Pastef, ni une manœuvre politique. C’est un travail mené par une institution indépendante. Ce que nous attendons maintenant, c’est la justice », a-t-il martelé, appelant à des poursuites judiciaires et à des réformes profondes.
Le ministre de l’Environnement a également insisté sur la nécessité d’engager des poursuites judiciaires contre les responsables des détournements présumés. « Nous exigeons la reddition des comptes et la traduction des coupables devant les juridictions compétentes. L’impunité ne passera plus dans ce pays », a-t-il affirmé sous les applaudissements de plusieurs cadres du parti présents à la conférence.
Le gouvernement actuel, sous l’impulsion du Président Bassirou Diomaye Faye, a d’ores et déjà initié plusieurs mesures pour assainir la gestion publique, parmi lesquelles : « L’élargissement de l’assiette fiscale pour mieux mobiliser les ressources internes ; la réduction du train de vie de l’État, avec des coupes budgétaires dans certaines dépenses jugées superflues et la mobilisation de l’épargne locale, pour limiter la dépendance aux financements extérieurs. »
Daouda Ngom a ainsi appelé les Sénégalais à « faire preuve de patience et d’unité », tout en réitérant sa confiance en l’actuel gouvernement pour mener à bien la transformation systémique du pays. « Le peuple sénégalais doit savoir que nous avons hérité d’une situation catastrophique, mais nous ne fuirons pas nos responsabilités. Nous avons promis le changement, nous l’accomplirons », a-t-il conclu.
Sidy Djimby NDAO












