Face à la réponse musclée du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal (Cedeps), le ministère de la Communication, des Télécommunications a donné mission au directeur de la Communication d’apporter des clarifications et réponses aux questions posées lors des interventions de Mamadou Ibra Kane et Maïmouna Ndour Faye.
Il est revenu d’abord sur les démarches enclenchées pour la mise en place de ce projet. « Il s’agit des médias conformes aux dispositions du Code de la presse, pas de médias déclarés légaux ou illégaux », tente de clarifier d’emblée Abibou Dia, invité du 20h de la chaîne de télévision nationale RTS1. Poursuivant ses explications, il ajoute que ce sont les acteurs de la presse qui ont sollicité ce travail. Il présente le schéma mis en place par le ministère pour satisfaire les demandeurs. « Le processus a été entamé depuis l’arrivée du ministre sur demande des acteurs eux-mêmes, journalistes et techniciens par rapport aux recommandations des assises des médias demandant qu’il y ait un assainissement. Nous parlons de restructuration, car c’est le cadre légal qui nous intéresse, fixé par le Code de la presse et les éléments des décrets qui viennent, après les arrêtés. De ce point de vue, pour faciliter la procédure, en fonction du régime juridique, si vous êtes une télévision, il y a la validation en amont du ministre, puis la signature d’une convention de cahier de charges et l’autorisation finale. L’état des lieux montre que peu ou personnes disposent d’une autorisation en bonne et due forme ».
Puis, avance-t-il, les entreprises de presse qui sont dans un régime d’enregistrement avec une batterie de mesures liées au régime de l’entreprise privée, qui doivent appliquer la convention collective sur le nombre de journalistes employés et avoir des critères d’expérience pour le Directeur et le Rédacteur en chef en plus de respecter la déclaration de parution et le dépôt légal ; et enfin le régime juridique de la déclaration qui concerne les entreprises de presse en ligne. Vous vous déclarez en conformité sur un certain nombre de normes établies : vous devez donner le nom de votre fournisseur d’accès à internet, votre site doit être fonctionnel, le contenu doit être original, à jour, vous devez recruter trois personnes, leur appliquer la convention collective … » liste-t-il.
Revenant sur la mise en place de la plateforme d’enregistrement, il révèle que « pour faciliter la vie à l’ensemble des acteurs des médias, le ministre de la Communication a innové et a mis en place cette plateforme qui sert de guichet unique. Il ne s’agit pas d’une initiative unilatérale concoctée intra-muros. Pour garantir la transparence et la démarche concertée avec l’ensemble des acteurs, le ministère a institué une commission dans laquelle il y a le Cnra, Le Cored, la Commission nationale de la carte de presse et ensuite les ministères de la Communication, de l’Intérieur et de la Justice », fait-il savoir.
Revenant sur l’audit de 2023 qui a enregistré 535 entités qui ne sont pas forcément des médias qui prétendaient bénéficier de l’aide à la presse, une situation dénoncée par le ministère qui a accéléré les travaux ouverts depuis juin dernier. « Quand vous rationalisez, vous verrez qu’il y a une manne financière importante à capitaliser qui n’allait pas directement vers les acteurs des médias. Ce qui créait cet environnement de précarité économique avec des entreprises qui tirent le diable par la queue, des journalistes mal payés, des journalistes éternels stagiaires, éternels CDD. Et aujourd’hui, la restructuration, l’objectif final, c’est d’aller vers l’impulsion d’un écosystème transformateur des médias. C’est cela qui figure dans la future lettre de politique sectorielle sur les cinq prochaines années » , renseigne M. Dia.
« Avec les démarches initiées par le ministre, nous avons pu capter 4 milliards de redevances qui pour 50% vont échapper au principe d’universalité des impôts et qui seront spécialement injectés vers un fonds créé et institué, le Fonds de développement de l’audiovisuel plus pour l’audiovisuel. En plus, le ministre a réussi à négocier avec son collègue des Finances et du Budget que 20% iront au renforcement de l’enveloppe financière du Fadp qui va passer de 1 milliard 900 millions plus 20% de 4 milliards. Et enfin 10% iront au Cnra qui va subir une réforme qui va prendre en compte les nouvelles dimensions de réformes des médias en ligne, des réseaux sociaux avec des moyens financiers additionnels. Le constat est : beaucoup de désinformations, beaucoup de discours de haine et une difficulté à légiférer. Cela veut dire que ceux qui ne sont pas en conformité, se mettent en danger eux-mêmes parce qu’ils ne sont plus protégés par le régime juridique », conclut le directeur de la Communication.
BMS










