Une peine de prison ferme allant de 15 jours à 1 mois, c'est ce que 13 prostituées dont 5 de nationalité nigériane ont écopée. Elles ont été jugées hier, jeudi 5 décembre 2024, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour racolage sur la voie publique, défaut de carnet sanitaire et outrage public aux bonnes mœurs.
Elles étaient au nombre de 13 filles dont 5 de nationalité nigériane qui ont comparu hier, jeudi 5 décembre 2024, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour racolage, outrage public aux bonnes mœurs et défaut de carnet sanitaire. Il s'agit de Amère Tavou, Rita Ecossa, Cynthia Augustine, Titi Chioma, Amaka Favez, Aby Diagne, Aïssatou Seydi, Aïssata Ba, Thiané Fall, Yandé Ndiaye, Aldiouma Fall, Dieynaba Seck et Amy Collé Diop. Ces prévenues, selon l'accusation, ont été interpellées dans les rues de l'île de Ngor, courant novembre dernier. Habillées en tenues extravagantes, pour la plupart avec des shorts qui heurtent les bonnes mœurs, elles guettaient tranquillement une clientèle pour des rapports sexuels tarifés. Malheureusement pour elles, la brigade de proximité a informé les éléments de la section de recherche de Faidherbe qui se sont déployés sur les lieux avant de procéder à leur interpellation.
Interrogées, elles ont à l'unanimité reconnu ces faits lors de leur audition devant les agents et même devant le procureur. Elles avaient même reconnu être détentrices de carnet sanitaire qu'elles avaient refusé de présenter.
Les regrets de Aby Diagne devant sa famille
Placées sous mandat de dépôt le 22 novembre dernier, la bande de prostituées présumées a fait face au juge des flagrants délits de Dakar. Mais devant la barre, ces prévenues en robes et les têtes couvertes de foulard ont rétropédalé en contestant tout. Aby Diagne, l'une d'elle, assène : "j'ignorais que la prostitution était interdite à l'île de Ngor. La prostitution et moi, c'est fini maintenant. Je vous répète que c'est fini parce que tous mes proches sont ici présents dans la salle". En réponse, le juge lui a confié qu’elle est interdite sur le territoire national sans carnet sanitaire. Le procureur a requis l'application de la loi pénale contre toutes. Les deux avocats de la défense en l'occurrence, Mes Mansour Diongue et Cheikh Sy, ont plaidé leur relaxe. Le dernier a soutenu que les agents devaient, dans la narration des faits, décrire l'habillement des prévenues s'ils veulent articuler le délit d'outrage public aux bonnes mœurs. Pour ce qui est du racolage, ajoute Me Sy, il n'a pas été prouvé que l'une des prévenues de nationalité nigériane marchandait son corps sur la voie publique. Au final, le tribunal les a toutes relaxées pour le délit de racolage. Mais elles ont été reconnues coupables de prostitution et condamnées toutes à 1 mois d'emprisonnement ferme, excepté Aby Diagne qui a écopé de 15 jours ferme.
Fatou D. DIONE










