Désormais, les greffiers doivent bien réfléchir avant de poser un quelconque acte dans l'affaire de leur collègue Me Ngagne Demba Touré. Car, à la suite des débordements qu'il y a eu avant-hier jeudi devant le bureau du juge d’instruction, l'Union des magistrats du Sénégal n'entend pas rester les bras croisés. Non seulement ils ont dénoncé ces attaques dirigées contre leur collègue Mamadou Seck, mais ils menacent d'aller au-delà si de tels faits se reproduisent.
Au cours de l'inculpation du greffier Me Ngagne Demba Touré par le juge du 2e cabinet Mamadou Seck, l'incident causé par les greffiers devant le bureau de ce dernier n'a pas laissé de marbre l'Union des magistrats du Sénégal (Ums). C'est à travers un communiqué publié hier vendredi qu'ils ont fustigé l'attitude de ces greffiers qui étaient en colère. "Ce 22 février 2024, alors que le juge d'instruction du 2e cabinet du Tribunal de Dakar procédait à l'inculpation d'un greffier visé par un mandat d'arrêt international exécuté, des faits inédits se sont produits. Dans son bureau et le long du couloir, des greffiers se sont permis de se rassembler, de prononcer des insanités à l'endroit des magistrats de façon générale ainsi que des propos outrageants contre le juge dudit cabinet sur lequel ils ont exercé une pression inouïe. À la suite de cette impardonnable forfaiture, certains d'entre eux ont fait irruption dans la salle d'audience des flagrants délits pour interrompre le cours des audiences sans égard pour les justiciables. Il a fallu l'intervention de la gendarmerie pour les évacuer afin de permettre la reprise du jugement des affaires inscrites au rôle", s'est désolé l'Ums. Qui ajoute que par voie de presse, ils ont cru devoir s'attaquer à nouveau au collègue qui n'a fait que remplir les devoirs de sa charge. L'Ums dit condamner sans concession aucune ces agissements émanant d'acteurs judiciaires et collaborateurs de surcroit des magistrats, qui ne sauraient rester sans conséquence au vu de leur gravité. Ces magistrats ont déclaré qu'ils affirment leur solidarité agissante à l'endroit du collègue visé, rappellent que nul n'est au-dessus des lois, pas même les acteurs de la justice et exhortent ces derniers à faire preuve de retenue et de professionnalisme en exerçant les voies de recours prévues par la loi.
Fatou D. DIONE