Il n’existe pas dans le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique de sociétés en faillite. C’est l’avis du ministre des Finances pour répondre aux députés qui ont décrété la faillite de la Rts et de La Poste. Moussa Bocar Thiam est pour sa part revenu sur la situation des radios communautaires, de la carte de presse, etc.
Dans ses réponses, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique est revenu sur les différentes interpellations des députés dans le secteur des médias, notamment la Rts et Le Soleil qui s’écarteraient de leur mission de service public. « La Rts a une mission de service public. Elle est la vitrine de toutes les politiques publiques. Que certains s’offusquent du débat politique, je suis d’accord que le contenu peut être diversifié. Le débat politique peut être ouvert à l’opposition et les directeurs ont donné leur accord sir ce principe. Mais, la doctrine de la Rts est de vulgariser les politiques publiques de l’États du Sénégal », précise d’emblée le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Poursuivant, Moussa Bocar Thiam s’est inscrit en faux contre les allégations faisant croire que la Rts est en faillite. « C’est inexact de dire que la Rts est en faillite. C’est une société qui se modernise avec un budget qui est passé de dix à 13 milliards. « Évitons de parler de sociétés en faillite. Il n’existe pas dans ce ministère, de sociétés en faillite. Les budgets de ces structures sont validés par le gouvernement », tranche le ministre des Finances et du Budget. S’agissant des perturbations à la Rts, Moussa Bocar estime que le climat social est apaisé, étant donné que le dialogue n’est pas rompu entre la direction et les syndicats.
491 radios, 54 quotidiens plus de 400 sites, 1254 journalistes disposent de la carte nationale de presse
Le ministre est aussi revenu sur la situation des médias au Sénégal. Aussi, a-t- dénombré 491 radios, plus 400 sites en ligne dont seulement 54 enregistrés, 54 quotidiens dont 15 nouveaux qui, à l’en croire, ne respectent pas la loi. Il n’a pas manqué de rappeler que les acteurs sont libres de créer un organe de presse, mais doivent respecter les formalités. D’autant plus qu’il s’offusque contre certains de ces quotidiens qui, à l’en croire, ne paraissent que le temps des élections ou en format PDF pour manipuler la population. En outre, il juge contradictoire les difficultés économiques du secteur et la prolifération des organes. Dans le cadre de l’assainissement du secteur de la presse, il rappelle que c’est à cet effet que la carte nationale de la presse a été initiée. Il révèle ainsi que 2400 enregistrements ont été notés, 1808 journalistes et techniciens disposent de la carte nationale de presse dont 1254 journalistes et 654 techniciens. 250 demandes ont été rejetées et 300 sont en cours de traitement.
Aide à la presse : 234 demandes et 10 recours
Revenant sur l’Aide à la presse, Moussa Bocar précise que le ministère n’a aucun rôle là-dessus. C’est un comité avec des acteurs des médias qui choisissent et évaluent la part de chaque organe pour le Fonds d’appui à la presse en fonction de critères retenus. A cet effet, il annonce que 234 demandes ont été enregistrées dont 10 recours dont le groupe Walf. En ce qui concerne les réseaux sociaux, le ministre révèle qu’ils entraînent beaucoup de violences et de perversion. « Nous n’allons pas rester à constater les insultes et des appels à l’insurrection. C’est dangereux pour le pays. Il faut faire la différence entre réguler les réseaux sociaux et priver les gens de leur liberté. Oui, pour la liberté, mais elle est encadrée. On a remarqué que les réseaux sociaux amplifient les émeutes. On n’a pas coupé l’internet, mais on a réduit les données mobiles pour une période limitée de 4 jours. Le pays était en crise et il fallait prendre des mesures », explique le ministre de la Communication.
Problème technique à l’origine du retard des salaires à La Poste
S’agissant de La Poste, Mamadou Moustapha Ba précise que La Poste n’est pas en faillite. « La Poste n’est pas en faillite. Une assemblée générale s’est tenue en janvier pour la continuité de l’exploitation », déclare le ministre, avant de poursuivre sur le retard de paiement des agents de La Poste : « l’Etat, depuis septembre 2022, prend en charge les salaires de La Poste. En 2022, l’Etat a payé 4,3 milliards, en 2023, l’Etat payera 10 milliards. Ce qui est arrivée, c’est juste des questions techniques de compense avec la Banque centrale. Il est apparu un problème technique qui a été résolu et les salaires vont continuer à être payés. La Poste est en difficulté et l’Etat s’est substitué à la Direction centrale pour payer les salaires, on a augmenté le niveau de rémunération du service public à 12 milliards pour 2024, mais il va falloir mettre en œuvre un plan de restructuration qui a été adopté par le gouvernement », tranche le ministre des Finances.
M. CISS