La Fédération des syndicats de la santé a décidé de ranger ses blouses pour descendre dans la rue. Mais bien avant, elle a brandi un plan d’action qu’elle menace d’exécuter si le ministre de la Santé continue à les ignorer dans les rencontres avec les syndicats.
Le bureau exécutif de la conférence des leaders de la Fédération des syndicats de la santé s’est réuni ce vendredi 28 juin pour échanger sur la situation syndicale du secteur de la santé et de l’action sociale. La F2S, après avoir fait l’économie de la situation des conditions de travail et de ses relations avec le ministère de la Santé, s’offusque de la démarche du ministre et annonce la mise à exécution d’un nouveau plan d’action de grève. Il est décrété des assemblées générales de mobilisation dans toutes les régions, la rétention d’informations reste toujours en vigueur ; Le boycott de toutes les supervisions opérationnelles. Aucune autre action n’est à exclure, de la grève générale au boycott de toutes les activités. Nous réitérons encore notre appel au gouvernement à trouver des solutions rapides à nos doléances afin d’éviter une situation de non-retour dont ils seront les seuls responsables, menace la F2S qui tend la main au premier ministre Ousmane Sonko pour la décrispation de la situation. « Nous attendons aussi la convocation du Premier ministre pour les autres points concernant les autres départements ministériels », souligne Cheikh Seck.
Sur un autre registre, après avoir analysé la situation syndicale, la fédération constate, lit-on dans la déclaration rendue publique, avec regret l'état d’inertie et le manque de réactivité dans les préoccupations des travailleurs de la santé pour l'exécution et la matérialisation des accords déjà signés. Malheureusement, comme le ministre actuel a choisi de s’appuyer sur les mêmes personnes qui ont toujours constitué des obstacles pour l’épanouissement des agents de la santé et de l’action sociale, il n’y a point de surprise sur la situation actuelle. Une situation qui est d’autant plus inquiétante à cause de la rupture tant attendue et tant vantée par les nouvelles autorités. « Les revendications posées sur la table ne sont pas nouvelles et ont déjà fait l’objet d’accords. Leurs applications ne nécessitent pas de moyens énormes mais d’une simple volonté politique. Mais les « nouveaux amis » du ministre cherchent à isoler les syndicats membres de la F2S. Depuis la dernière rencontre de la revue annuelle conjointe, aucune réunion n’a vu la participation des syndicats de la F2S. Pourtant, M. le Ministre, c’est vous qui nous parliez de transparence et de démarche inclusive », peste le syndicaliste.
Les points nécessitant une réponse rapide n’ont jamais fait l’objet de monitoring, il s’agit, entre autres, de la généralisation de l’indemnité de logement à tous les agents de la santé sans discrimination aucune ; de l’audit du personnel et de la masse salariale ; le recrutement du personnel dans la fonction publique ; la révision des textes réglementaires et législatifs dans la santé ; de la gestion démocratique du personnel par la convocation régulière des commissions ; de la mise en compétition des postes de direction ; de l’utilisation efficiente des ressources du ministère de la Santé ; Un système d’inspection et de contrôle interne, avec des corps de contrôle ; de la finalisation du processus de reclassement ou intégration des infirmiers d’Etat, sages-femmes d’Etat à la leurs nouvelles hiérarchie B1 et A2 ; le reversement des aides sociaux dans le corps des assistants sociaux ; la facilitation à l’ accès au concours professionnel pour les assistants infirmiers d’État afin de leur baliser un plan de carrière; ce qui est valable pour les auxiliaires de l’assainissement, les préparateurs en pharmacie et Techniciens en laboratoire et prothèses dentaires ; la définition des critères d’allocations budgétaires et l’augmentation des subventions des hôpitaux ; La régularisation de la situation du personnel communautaire et des «prestataires des hôpitaux. Depuis notre rencontre avec le ministre
L’autre point qui indispose la fédération dans les pratiques des nouvelles autorités, c’est l’emprisonnement d’agents de Talibou Dabo. Le syndicaliste, après avoir dénoncé, verse dans un déballage qui met au banc des accusés des dignitaires de l’ancien régime. « Dans cette affaire, il s’agit d’une manipulation orchestrée par un réseau parrainé par la Direction des établissements publics de santé. Talibou Dabo a été la vache laitière de certains responsables du régime sortant et le projet de Monaco l’illustre. Vous savez, mieux que nous, que ce n’est pas la seule structure mal gérée. L’adage dit qui ne dit rien consent. Le fait de fermer les yeux sur une arme à feu sortie par un proche du Directeur, 19 mois d’arriérées intéressements, 4 mois d’arriérés de salaires à la veille de la Tabaski nous surprend. Des contrats de « prestations » renouvelés à tout bout de champ, malgré les injonctions de l’inspection du travail. En dehors de Talibou Dabo beaucoup de nos camarades d’autres structures subissent des dérives de notre administration », dénonce Cheikh Seck qui annonce que la F2S a décidé de s’impliquer dans ce combat et aucune action n’est exclue pour mettre un terme à ces dérapages.
Baye Modou SARR












