Loin des allées du pouvoir sénégalais, Macky Sall continue de peser. Invité d’honneur des 32es Assemblées annuelles d’Afreximbank, qui se tiennent à Abuja du 25 au 28 juin, l’ancien président du Sénégal s’est imposé, mercredi, comme l’un des porte-voix les plus écoutés de l’Afrique économique sur la scène internationale.
Face à un parterre de dirigeants africains et caribéens, experts financiers et partenaires internationaux, Macky Sall a livré une intervention ferme et lucide sur l’avenir des institutions financières multilatérales africaines (Ifma) dans un contexte mondial toujours plus polarisé. Son message : « l’Afrique doit cesser d’attendre et commencer à bâtir ».
« Se donner les moyens de nos ambitions »
Avec l’autorité d’un homme d’État aguerri, Sall a appelé les pays africains à renforcer leur engagement envers leurs propres institutions financières. « Les Ifma doivent être les moteurs d’une croissance endogène et inclusive. Mais pour cela, il faut les financer, les gouverner, les défendre », a-t-il martelé. Une déclaration qui résonne dans le sillage de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), que Macky Sall considère comme une opportunité historique à ne pas manquer. Son plaidoyer appuie une idée simple mais stratégique : « sans institutions financières africaines puissantes, souveraines et crédibles, l'intégration économique du continent restera incomplète », fait-il savoir avec conviction.
Réformer les règles du jeu mondial
Sur un ton diplomatique mais sans complaisance, Macky Sall a également dénoncé les critères de notation « biaisés » imposés par les grandes agences internationales, qui entravent l’accès des États africains au crédit et amplifient leur vulnérabilité financière. Il a appelé à une réforme urgente de l’architecture financière mondiale, jugée inadaptée aux réalités du Sud. « Il est temps de construire un multilatéralisme équitable, où les pays africains ne sont pas de simples figurants, mais des acteurs à part entière », a-t-il déclaré sous les applaudissements.
Une stature panafricaine et globale
Ce nouveau coup d’éclat confirme le positionnement stratégique de Macky Sall sur l’échiquier international. Depuis la fin de son mandat présidentiel, il multiplie les interventions de haut niveau, du G20 à l’Union africaine, en passant par les forums économiques mondiaux. À Abuja, son discours a été salué comme celui d’un visionnaire pragmatique, porteur d’une voix africaine autonome et affirmée.
Dans une Afrique en quête de leviers pour son développement, la parole de Macky Sall s’impose. Non plus comme celle d’un président en exercice, mais comme celle d’un homme d’influence, bâtisseur de ponts entre l’Afrique et le monde.
Baye Modou SARR












