Alors que les Sénégalais sont plus que jamais inquiétés par les nombreux jeunes gens morts sur la route de l'émigration clandestine vers les îles espagnoles des Canaries, des informations parvenues à «Les Échos» révèlent qu’un nombre record de 39.910 migrants illégaux a débarqué aux îles Canaries au cours de l’année 2023. Selon la note, la plupart des migrants arrivés dans les îles en 2023 étaient originaires du Maroc ou du Sénégal. Cette hausse s'explique par un certain nombre de facteurs, notamment la pauvreté, tandis que certains jeunes ont déclaré vouloir tout simplement quitter leurs pays. Selon les informations, au moins 4000 migrants illégaux interceptés en novembre. Alors que, selon l'Ong espagnole Caminando Fronteras, cette route dangereuse a fait plus de 7800 morts ou disparus entre 2018 et 2022.
La route de l'émigration clandestine vers les îles espagnoles des Canaries est connue comme l'une des plus dangereuses pour l'Europe et les statistiques révèlent que l'année dernière, près de 40.000 migrants ont effectué le périlleux voyage à travers l'océan Atlantique, soit plus du double du nombre de 2022.
Le nombre total de migrants arrivés en Espagne en 2023 s'est élevé à 56.852, en hausse de 82,1% par rapport à 2022, en grande partie dû aux migrants traversant l'Atlantique vers les îles Canaries, note un rapport du journal Le Figaro. Les chiffres, note la source, proviennent du ministère espagnol de l'Intérieur et représentent le plus grand nombre d'arrivées illégales en Espagne depuis 2018, lorsque plus de 64.000 migrants sont arrivés sur les côtes espagnoles.
Alors que le nombre de migrants vers l'Espagne a presque doublé, celui vers les îles Canaries a augmenté de façon spectaculaire de 154,5% par rapport à l'année dernière pour atteindre un total de 39.910 migrants, un nouveau record pour les îles situées au large de la côte occidentale de l'Afrique, dépassant le précédent record établi en 2007. 2006. «La plupart des migrants arrivés dans les îles en 2023 étaient originaires du Maroc ou du Sénégal. Cette hausse s'explique par un certain nombre de facteurs, notamment la pauvreté, tandis que certains jeunes ont déclaré s'ennuyer simplement», lit-on sur le rapport.
Moustapha Ndiaye, président de l'association des pêcheurs de la ville portuaire sénégalaise de Mbour, a expliqué que les licences de pêche délivrées par l’Etat du Sénégal étaient parmi les facteurs qui poussaient les jeunes à quitter le pays. «L'État a signé des accords avec des chalutiers européens et asiatiques pour une pêche industrielle, Il y a moins de poisson et les jeunes s’en vont», estime-t-il. « L'Espagne… Nous voulons tous y aller. Si un bateau part, je saute dedans… Si vous mourez de faim, vous finissez toujours par trouver quelque chose à manger ailleurs», a déclaré un jeune Sénégalais dans ce rapport. «Que vous viviez ici ou mouriez ici, c'est pareil… Il n'y a pas de travail ici, pas d'argent. La seule solution, c'est l'Espagne», a déclaré un autre jeune homme.
Le blocage de la route terrestre… l’autre facteur
Selon la note, une autre raison pour laquelle le dangereux voyage en bateau vers les îles Canaries est devenu attrayant pour les migrants est que l'ancienne route terrestre vers l'Afrique du Nord avait été largement bloquée lorsque le gouvernement du Niger a commencé à contrôler les frontières en 2019. Selon l'Organisation non-gouvernementale espagnole Caminando Fronteras, cette route dangereuse a fait des milliers de morts. Selon l’Ong, entre 2018 et 2022, jusqu'à 7800 personnes sont mortes ou ont disparu en voyageant vers les îles Canaries à bord de petits bateaux.
Certains groupes sénégalais tentent cependant d'inciter les jeunes à ne pas faire le voyage, comme l'Association nationale des partenaires migrants (Anpm), qui apporte également une aide à ceux qui pourraient avoir perdu des membres de leur famille ayant fait le voyage. Le gouvernement sénégalais a également tenté d'empêcher les bateaux de partir en déployant sa marine dans des missions de recherche et de sauvetage mais, selon Reuters, la marine a souvent du mal à discerner quels navires sont des bateaux de migrants plutôt que des bateaux de pêche.
Selon les informations de l’agence Reuters, le commandant Diallo du patrouilleur naval Walo a déclaré qu'il avait intercepté au moins 4000 migrants illégaux en novembre après le début de ses opérations en août, mais que les migrants continuent de tenter le voyage.
L'Espagne a également travaillé avec le Sénégal pour tenter de stopper le flux de migrants illégaux, en proposant des drones et son propre personnel de sécurité en octobre de l'année dernière. Le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, s'est rendu au Sénégal en octobre et a engagé quatre bateaux avec 38 soldats espagnols ainsi qu'un hélicoptère, 13 véhicules tout-terrain et des avions de la garde civile pour patrouiller la côte ouest-africaine. L’augmentation des arrivées illégales en Espagne s’inscrit dans une tendance plus large dans le sud de l’Europe, puisque Frontex, l’agence des frontières de l’Union européenne, note que les routes migratoires de l’ouest, du centre et de l’est de la Méditerranée ont toutes connu une augmentation significative l’année dernière.
Sidy Djimby NDAO
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