Face à une croissance économique jugée trompeuse et à une gestion publique décriée, les cadres du Mouvement Gueum Sa Bopp tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué incisif, ils dénoncent un régime qui, selon eux, maquille les chiffres pendant que le peuple endure la précarité, et appellent à un sursaut national pour une gouvernance sobre, transparente et orientée vers l’investissement productif.
«Ce régime distribue des postes comme on distribue des miettes, pendant que le peuple attend du pain», dénoncent les Jambaars, la cellule des cadres du Mouvement Gueum Sa Bopp. Dans un communiqué sans concession, ils fustigent la gestion économique actuelle du Sénégal, qualifiée de «façade brillante sur un édifice fissuré», lit-on dans un texte rendu public.
Le communiqué est clair, direct, sans fioritures, «le Sénégal est en danger». C’est l’alerte lancée par la cellule des cadres du Mouvement Gueum Sa Bopp, les «Jambaars», qui dénoncent ce qu’ils appellent une «mascarade économique » orchestrée par le régime en place. Si les chiffres officiels évoquent une croissance de 12% au deuxième trimestre 2025, les cadres du mouvement y voient une manipulation politique éloignée de la réalité vécue par les Sénégalais. «On maquille les chiffres, mais on ne maquille pas la pauvreté. On déguise la croissance, mais on ne déguise pas les souffrances du peuple», affirment-ils.
Masse salariale, clientélisme d’État ?
Les Jambaars s’inquiètent notamment de l’explosion de la masse salariale, qui atteint 720 milliards de F Cfa en trois mois, soit 30 milliards de plus que le trimestre précédent. « Ces recrutements ne visent pas à renforcer l’école ou l’hôpital, mais à entretenir des réseaux de fidélité politique », dénoncent-ils. « Ce régime distribue des postes comme on distribue des miettes, pendant que le peuple attend du pain », martèlent-ils.
Une dette massive pour financer le fonctionnement
Autre point noir : l’endettement. Le Sénégal a levé 2200 milliards de F Cfa sur le marché de l’Uemoa, mais près de 900 milliards ont été affectés aux seules charges de fonctionnement. «S’endetter pour payer des factures, c’est gérer un pays comme une boutique en faillite», ironise la cellule des cadres.
L’investissement public en chute libre
Plus grave encore, selon le mouvement, seulement 30% des crédits d’investissement ont été exécutés à mi-parcours de l’année. «Ce régime préfère financer son image que bâtir l’avenir», accusent-ils, pointant un déficit budgétaire déjà creusé à 588 milliards de F Cfa, largement comblé par l’endettement.
Un appel au réveil citoyen
Face à cette situation qu’ils jugent alarmante, les cadres du Mouvement Gueum Sa Bopp appellent à un sursaut national. « Une croissance sans redistribution est une illusion. Une dette sans investissement est une trahison. Une gouvernance sans transparence est une imposture », résument-ils dans leur triple mise en garde.
Ils exigent en ce sens «la publication détaillée de l’évolution de la masse salariale, la fin du gaspillage clientéliste et une réallocation urgente vers l’investissement productif; une gestion responsable, sobre et patriotique des finances publiques», liste le communiqué.
«Gouverner, c’est transformer des vies»
Les Jambaars concluent par un appel fort à la mobilisation citoyenne : «le Sénégal ne mérite pas cette fuite en avant. Nous invitons les citoyens à ouvrir les yeux sur les dérives actuelles et à nous rejoindre pour construire une alternative patriote, crédible et tournée vers l’avenir.»
Pour eux, les chiffres peuvent mentir, mais pas la réalité vécue par le peuple. «Gouverner, ce n’est pas gérer des chiffres, c’est transformer des vies», rappellent-ils.
Baye Modou SARR













